L’histoire semble bégayer au Zimbabwe. En ce sens que, pour le seconde fois, Morgan Tsvangirai renonce. Après avoir évité la guerre civile au lendemain de la Présidentielle de 2008, il retire sa plainte visant à contester la victoire de Mugabe au premier tour des élections générales de 2013. Une nouvelle bombe que Tsvangirai vient de désamorcer.
C’est ce vendredi que Morgan Tsvangirai, candidat malheureux à la Présidentielle du 31 juillet dernier au Zimbabwe, a renoncé à contester le scrutin devant la justice. Il dénonçait des fraudes électorales massives.
L’ancien Premier ministre de Robert Mugabe avait promis d’explorer toutes les voies légales pour faire reconnaître les manipulations massives des listes électorales. Morgan Tsvangirai ne pouvait comprendre par quel mécanisme est passé le Président zimbabwéen pour parvenir à remporter la Présidentielle du 31 juillet, avec 61% des suffrages, le laissant avec seulement 34% des voix. Suffisant donc pour attaquer en justice Mugabe. Sauf que l’ancien Premier ministre veut économiser sa salive et sa sueur. En effet, l’on apprend que déjà la Commission électorale n’est pas disposée à fournir à Morgan Tsvangirai les documents dont il a besoin pour attaquer Mugabe en justice, laquelle justice pourrait être un autre frein à la requête de l’ancien Premier ministre. Ce qui serait peine perdue.
Compte tenu de tous ces facteurs, Tsvangirai a préféré tout bonnement mépriser Robert Mugabe et le laisser avec son fauteuil présidentiel que l’homme de 89 ans, qui a fait 33 longues années au pouvoir, semble prêt à s’adjuger, quitte à voir ses opposants se faire pendre. Alors que la colère des opposants était encore vive, Robert Mugabe lançait un appel lundi, en demandant à ceux qui contestaient sa victoire d’aller se faire pendre. Une façon de dire qu’il ne compte pas revenir sur sa victoire. L’Union africaine et la SADC, qui avaient envoyé des observateurs sur place, ont validé l’élection de Robert Mugabe au premier tour de la Présidentielle. Le président sud-africain Jacob Zuma est allé jusqu’à féliciter Mugabe avant même la proclamation officielle des résultats.
Pourtant, des fraudes ont été dénoncées par des observateurs locaux. Et la Communauté internationale a crié au scandale de voir Robert Mugabe, dans le contexte actuel du Zimbabwe, pouvoir être réélu au premier tour d’une Présidentielle. Bref, toutefois, il y aura plus de peur que de mal, dans la mesure où le principal perdant dans cette élection, l’ancien Premier ministre de Robert Mugaabe, a une fois de plus préféré jouer la carte de la paix. Evitant une nouvelle fois de plus d’entraîner le Zimbabwe dans une guerre civile.