Zimbabwe : Tsvangirai boycotte l’investiture de Mugabe


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Robert Mugabe va être investi Président du Zimbabwe, ce jeudi, pour la sixième fois. Une investiture qui n’est pas du goût de son rival, le leader de l’opposition zimbabwéenne, Morgan Tsvangirai, qui a annoncé vouloir la boycotter. De plus, Londres réclame une « enquête indépendante sur les élections ».

Robert Mugabe doit être investi ce jeudi matin, dans un stade de 60 000 places, dans la banlieue d’Harare. A cette occasion, la journée a été déclarée fériée au Zimbabwe. Plus de 40 chefs d’Etats sont attendus, selon la télévision publique. Cette investiture se fera sans la présence du leader de l’opposition, Morgan Tsvangirai, qui souhaite la boycotter. Londres, remettant en cause la transparence des élections, a quant à elle réclamé une « enquête indépendante sur les élections ».

Morgan Tsvangirai boycotte l’investiture

L’investiture du Président Mugabe se fera sans le leader de l’opposition. Le porte-parole de ce dernier, Luke Tamborinyoka, a d’ailleurs déclaré que « vouloir que Tsvangirai assiste à l’investiture, c’est comme vouloir que la victime d’un vol assiste à une fête organisée par le voleur. Il ne peut pas assister à la fête d’un voleur ». Morgan Tsvangirai n’a toujours pas accepté les résultats des élections, il dénonce des élections entachées de fraudes. Le Mouvement pour le changement démocratique estime que des centaines de milliers d’électeurs des villes ont été exclus des listes électorales, notamment parmi les zones qui lui sont favorables. De plus, des dizaines de milliers de personnes auraient, selon son parti, été influencées lors du vote par des agents électoraux proches de Mugabe. Un recours avait par ailleurs été déposé devant le Cour constitutionnelle du Zimbabwe, afin de demander l’annulation du scrutin. Recours qui a été par la suite retiré du fait de la non obtention d’importants documents afin de prouver les fraudes. Le parti de l’opposition n’est pas le seul à douter de la transparence des élections.

Londres remet en cause l’élection

Londres réclame ce jeudi, la tenue d’une « enquête indépendante sur les élections ». Le gouvernement londonien ne cache pas son inquiétude quant aux soupçons de fraude. Le ministre des Affaires étrangères, William Hague, pense « qu’une enquête indépendante sur les soupçons d’irrégularités électorales est nécessaire pour que les résultats de l’élection puissent être considérés comme crédibles ». Il ne manque pas, dans un communiqué, d’exprimer sa déception quant à la validation des élections, lors du sommet de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), ce week-end. Il estime « qu’il y a de solides preuves selon lesquelles ces élections n’ont pas répondu aux recommandations de la SADC et de la loi électorale zimbabwéenne ». Londres redoute les conséquences de ces élections.

Robert Mugabe a été réélu au premier tour de la Présidentielle avec 61% des voix, contre 34% au Premier ministre, Morgan Tsvangirai.

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