Zimbabwe : tous les coups sont permis entre le Vice-président et son ex-épouse


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Marry Mubaiwa,
Marry Mubaiwa,

Le feuilleton a commencé en décembre dernier lorsque Marry Mubaiwa, épouse de Constantino Chiwenga, Vice-président du Zimbabwe, a été mise aux arrêts, pour des accusations de fraude et blanchiment d’argent, puis de tentative d’assassinat de son mari. Relaxée sous caution, après trois semaines passées derrière les barreaux, elle a contre-attaqué en justice et obtenu gain de cause.

L’arrêt a été rendu hier, vendredi, par la justice zimbabwéenne. Marry Mubaiwa a accusé son époux de lui avoir retiré ses enfants, confisqué ses biens et interdit l’accès à leurs domiciles.

Dans les faits, le Vice-président zimbabwéen avait utilisé des soldats pour empêcher son épouse, après sa libération, d’accéder à leur maison, située dans une riche banlieue de Harare, et à une ferme qui leur appartient. Il l’a aussi privée de véhicule ainsi que de la garde de leurs trois enfants.

Cet usage de soldats dans un différend familiale est intolérable pour le juge Christopher Dube-Banda qui a déclaré : « Il est inacceptable (…) pour les valeurs constitutionnelles de cette juridiction que l’armée puisse être utilisée pour régler un différend matrimonial (…) C’est effrayant ! Ce qui est arrivé au demandeur (Marry) doit être un facteur de peur et d’inquiétude pour tous les citoyens respectueux des lois ».

Constantino Chiwenga, ancien chef d’état-major de l’armée zimbabwéenne et principal artisan de la chute de Robert Mugabe, s’est vu obligé par le tribunal de laisser la garde des enfants à leur mère, de mettre à la disposition de son épouse des véhicules, en l’occurrence trois Mercedes-Benz et une Lexus. De même, les soldats positionnés pour empêcher Marry Mubaiwa d’accéder à son domicile et à la ferme doivent être déplacés au plus vite.

En attendant le déclenchement de la procédure de divorce, cette décision de justice est une victoire pour Marry Mubaiwa qui est toujours accusée d’avoir illégalement transféré près d’un million de dollars pour acquérir une propriété et des voitures de luxe en Afrique du Sud et d’avoir tenté d’assassiner son mari alors hospitalisé en Afrique du Sud, en retirant une perfusion de son bras, en juillet dernier. Des accusations qui expliquent, sans l’excuser, la réaction de Constantino Chiwenga.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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