Un jeune zimbabwéen de 26 ans est poursuivi par la justice de son pays pour avoir utilisé une affiche électorale du Président Robert Mugabe qui vient d’être élu à la tête d’un sixième mandat consécutif.
C’est bien connu. Robert Mugabe ne badine pas avec son image. Takura Mufumisi, un jeune Zimbabwéen de 26 ans, en a fait les frais. Il est poursuivi par la justice de son pays pour avoir utilisé une affiche électorale du chef d’Etat comme papier toilette, a annoncé ce mercredi le quotidien local NewsDay. D’après le journal, un témoin aurait indiqué à la police avoir vu le jeune homme décrocher l’affiche dans un bar de la ville et se diriger vers les toilettes. Takura Mufumisi, qui vit à Masvingo, dans le sud du pays, a été accusé de violation de la loi électorale, qui interdit de décoller une affiche d’un candidat pendant la durée de la campagne électorale. Suite au « sacrilège » du jeune homme, aux yeux des autorités zimbabwéennes, une plainte a été déposée à son encontre. Mais pour le moment, le tribunal a reporté l’affaire.
«Vils occidentaux»
Réélu pour un sixième mandat à la tête du pays lors de la Présidentielle du 31 juillet dernier, Robert Mugabe est accusé de fraudes par l’opposant Morgan Tsvangirai et par de nombreux pays occidentaux. Mais sa riposte vis-à-vis de ces derniers a été cinglante. « Quant aux quelques pays occidentaux qui peuvent avoir une vision différente, négative, de notre processus électoral et de ses résultats, eh bien, il n’y a pas grand-chose que nous puissions faire pour eux. Nous les rejetons comme des gens vils dont nous devons pleurer la turpitude morale », a déclaré le dirigeant lors de sa cérémonie d’investiture. Pour Robert Mugabe, ces pays occidentaux qui le critiquent « ont le droit d’avoir leurs opinions, pour autant qu’ils reconnaissent que la majorité de notre peuple a approuvé le résultat des élections ». En tout cas, celui qui a pensé que l’affiche de Mugabe n’était bonne que pour servir de papier toilette semble avoir pris position. De même que le témoin qu l’a dénoncé. Et que dire de la majorité des gens présents dans le bar qui l’ont laissé faire ?