Zimbabwe, M. Tsvangirai appelle les humanitaires à poursuivre leurs efforts


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Morgan Tsvangirai, leader en difficulté du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), principal parti d’opposition zimbabwéen, a exhorté les organisations humanitaires à poursuivre leurs activités dans le pays, et annoncé qu’il prévoyait de réengager les négociations avec le président Robert Mugabe.

Selon M. Tsvangirai, qui s’exprimait à l’occasion d’une conférence de presse organisée le 15 janvier en Afrique du Sud voisine, la crise humanitaire zimbabwéenne ne se résoudra probablement pas de sitôt ; le leader a également critiqué une attitude qu’il a qualifiée d’immobiliste de la part de la ZANU-PF, le parti au pouvoir, dirigé par M. Mugabe.

« La crise humanitaire d’origine humaine se poursuit », a-t-il déclaré. « Le Zimbabwe aura encore besoin d’un soutien humanitaire pendant très longtemps. Il n’y a pas de médicaments et la plupart des hôpitaux publics ont fermé ?…? Les écoles n’ont pas pu ouvrir et nos enfants sont privés de leur avenir ».

Une épidémie de choléra a également fait plus de 2 000 morts dans le pays, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), et les Zimbabwéens sont confrontés à de graves pénuries alimentaires, aggravées par l’hyperinflation.

Le Programme alimentaire mondial prévoit que 5,5 millions de personnes – soit la moitié de la population – auront besoin de recevoir une aide alimentaire au cours du premier trimestre de l’année 2009.

« De nombreux magasins vendent désormais leurs produits en devises, notamment en dollars américains et en rands [monnaie sud-africaine] ; les Zimbabwéens payés en dollars zimbabwéens, en particulier les fonctionnaires, l’armée et la police, ne peuvent donc rien acheter avec leurs salaires mensuels », a déclaré M. Tsvangirai.

La semaine prochaine, de nouveaux pourparlers avec M. Mugabe doivent être arbitrés par le président sud-africain Kgalema Motlanthe ; ces pourparlers pourraient marquer une avancée dans la résolution des crises politique, économique et humanitaire qui secouent le pays.

Malgré les retards accumulés dans la mise en œuvre de l’accord de partage des pouvoirs, négocié par l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki et signé en septembre 2008 par M. Mugabe et les deux factions du MDC, M. Tsvangirai pense qu’une solution politique reste le meilleur espoir de sauver le pays de l’effondrement.

M. Tsvangirai a déclaré à la presse que les prochains pourparlers seraient centrés sur un certain nombre de questions – notamment l’attribution équitable des portefeuilles ministériels, la nomination des hauts responsables du gouvernement, et le contrôle des organes de sécurité tels que l’armée et la police – qui restent cruciales, à l’heure où les membres de son parti continuent d’être enlevés et victimes d’arrestations qualifiées d’illégales.

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