Les vétérans viennent à la rescousse du leader indépendantiste Robert Mugabe qui a plongé le Zimbabwe dans une crise sociale, économique et politique sans précédent. Ils comptent continuer à intimider la population durant le second tour des présidentielles dont la date n’est pas encore connue.
Les vétérans de la guerre de libération de Zimbabwe devraient apporter un soutien inconditionnel à leur leader, Robert Mugabe, président de l’ancienne Rhodésie depuis son indépendance en 1980. Ils envisageant notamment de s’infiltrer parmi une population, qu’ils terrorisent déjà, lors du second tour des élections présidentielles. L’information émane d’une source policière citée par la BBC. La date du scrutin n‘est pas encore fixée. Les fidèles du président Mugabe, qui a perdu les élections du 29 mars dernier en récoltant 43,2% des voix contre 47,9% pour le chef de l’opposition, Morgan Tsvangirai, souhaitent le voir réelire. Les vétérans menacent également, en cas de défaite, d‘exproprier les derniers fermiers blancs de leurs exploitations. Comme en 2000, après le non au référendum sur la nouvelle Constitution voulue par Robert Mugabe.
Une loyauté sans faille au leader indépendantiste Robert Mugabe
Jabulani Sibanda, président des vétérans de la guerre, considère que les récentes élections ont été un moyen pour les Britanniques de tenter de recoloniser un pays qu’ils ont libéré avec leur sang. « Nous en sommes venus à nous rendre compte que les élections servaient de nouveau champ de bataille pour préparer
la réinvasion (comme en 1890, ndlr) de notre pays. Bon nombre des derniers fermiers commerciaux blancs ont été vus en train de célébrer la victoire présumée de Morgan Tsvangirai », a-t-il affirmé, rapporte Irin, l’agence de presse des Nations unies.
Le retour de la scène politique des milices de vétérans, soutien inconditionnel au président Mugabe, contribue à accroître la tension qui règne au Zimbabwe. Menacé, Morgan Tsvangirai est à l’étranger. Son parti, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) a indiqué que 30 de ses militants ont été tués depuis les élections générales du 29 mars. De même, Gertrude Hambira, la secrétaire générale du Syndicat des ouvriers agricoles du Zimbabwe, a indiqué jeudi que « des dizaines de milliers » d’entre eux, ainsi que leurs familles ont été attaqués et intimidés par « miliciens vêtus d’uniformes militaires ». Quarante mille personnes auraient été ainsi déplacées. Les médias ne sont pas épargnés. Des journalistes comme le rédacteur en chef du journal dominical The Standard et un photographe de l’agence Reuters ont été arrêtés. Ce dernier a retrouvé la liberté ce jeudi.
Intimider pour rester
Le second tour doit se tenir 21 jours après l’annonce des résultats du premier tour qui a été faite faite vendredi dernier. Mais la commission éléctorale a averti qu’elle ne respecterait peut-être pas les délais. Le président sud-africain Thabo Mbeki, le médiateur désigné par la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC
(SADC) et qui n’a jamais critiqué son homologue zimbabwéen, effectue ce vendredi sa première mission depuis la publication des résultats.
Une mission dont Morgan Tsvangirai souhaite qu’il soit relevé, notamment pour son manque d’impartialité.
Opposé à la tenue d’un second tour, le chef du MDC plaide néanmoins auprès de la communauté internationale pour qu’elle envoie des observateurs. Seuls des Africains et des Chinois avaient été admis le 29 mars. Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a souhaité que le scrutin à venir soit organisé « de manière pacifique, crédible et transparente en présence d’observateurs internationaux ». Sera-t-il entendu par Robert Mugabe dont les vétérans font figure d’ultime rempart ?