Après les fermiers blancs expropriés sans ménagement, la communauté de commerçants asiatiques commence à être victime d’intimidations. Le parti Zanu – PF, au pouvoir, utilise la haine raciale comme moyen de restaurer sa popularité.
Le quotidien britannique The Independent rapporte, dans son édition du 11 avril, que la peur commence à gagner la communauté asiatique vivant au Zimbabwe. Tandis que les expropriations sauvages se poursuivent dans les fermes tenues par des Blancs, un tract a circulé en début de semaine dans la seconde ville du pays, Bulawayo, annonçant que » le tour des Indiens va venir « . L’origine de ce tract est inconnue.
20 000 personnes d’origine asiatique vivent au Zimbabwe, où ils forment la deuxième communauté non-Noire. Présente surtout dans les villes, cette population de commerçants, d’artisans et de petits industriels est souvent plus visible que les 80 000 Blancs installés en majorité dans des fermes.
Jalousies inter-ethniques
A Harare, la capitale, The Independent évoque d’autres rumeurs, selon lesquelles des attaques seraient imminentes contre des magasins tenus par des Asiatiques. Un témoin d’origine hindoue explique que la crise économique crée des jalousies envers les Asiatiques, perçus comme une communauté riche et bien implantée. Plusieurs représentants de cette communauté hétéroclite auraient envisagé de quitter le Zimbabwe pour l’Australie.
Le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), issu du plus important syndicat du pays, est l’adversaire pricnipal du Zanu-PF du président Robert Mugabe dans les élections législatives désormais imminentes. Fermement soutenu par les fermiers blancs, le MDC accuse Mugabe de refuser la perspective d’un Zimbabwe uni, et d’utiliser les tensions ethniques afin de masquer les échecs de son régime.