La réduction de l’activité économique provoquée par le confinement prolongé pour ralentir la propagation du Covid-19 pourrait alimenter le travail des enfants dans les mines d’or informelles du Zimbabwe.
Les dernières recherches de la Zimbabwe Environmental Lawyers Association (Zela), un chien de garde du secteur minier du pays, montrent une augmentation du nombre d’enfants forcés de travailler dans les mines d’or informelles. Les filles qui fréquentent l’école primaire se lancent également dans réseau massif de prostitution, dans les régions aurifères. « Dans la communauté minière, le travail des enfants a augmenté depuis le confinement, de nombreux enfants s’impliquant pour essayer de gagner un revenu pour leur famille », ont indiqué les résultats de la recherche Zela.
La recherche, qui ciblait les mines fermées, a été menée entre septembre et novembre. « Sur certains sites miniers fermés, des opérations minières artisanales illégales sont en cours et, dans certains cas, ces opérations impliquent la participation d’enfants à l’exploitation minière, en particulier au plus fort du confinement du fait du Covid-19 avec notamment la fermeture des écoles », ajoute le rapport. « Cela a des répercussions négatives sur la chaîne de valeur de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle. L’approvisionnement en or des mines exploitées par des enfants affecte la commercialisation du minerai », poursuit le rapport.
Le Zimbabwe a d’abord imposé un confinement sur toute l’étendue du territoire, en mars, après avoir enregistré ses premiers cas de Covid-19, ce qui a entraîné une réduction de l’activité économique. Le gouvernement du Président Emmerson Mnangagwa a progressivement assoupli les restrictions, mais les experts affirment que l’économie largement informelle du pays prendra du temps à se redresser.
Dans un rapport récent, l’International Crisis Group (ICG) a déclaré qu’environ 1,5 million de Zimbabwéens s’étaient tournés vers l’exploitation minière artisanale comme bouée de sauvetage. « Cette tendance persistera probablement, car le Covid-19 apporte des difficultés supplémentaires et stimule la migration urbaine », a indiqué l’ICG.
D’après le Bureau des affaires internationales du travail des États-Unis, « les enfants zimbabwéens se livrent aux pires formes de travail des enfants, notamment l’exploitation sexuelle, l’exploitation minière et la production de tabac »