Les violences dans les fermes des blancs et la réforme agraire engagée par le gouvernement provoquent un bradage du cheptel.
La réforme agraire en cours au Zimbabwe menace la production nationale de boeuf qui rapporterait quelques 10 millions de dollars à l’économie du pays. Les fermiers blancs, fortement affectés par la saisie et la redistribution des terres aux noirs, seraient en train de vendre leur cheptel, provoquant une chute des cours. » Les occupants des terres volaient les bêtes durant la nuit et les revendaient « , justifie le syndicat des fermiers, la CFU.
Comme un malheur ne vient jamais seul, l’affaire de la vache folle en Europe a eu de graves répercussions. Dans leur souci d’écouler les stocks de viande à tout prix, les exportateurs de viandes zimbabwéennes sont largement passés au travers des mailles des contrôles sanitaires, faute de personnel vétérinaire suffisant. Résultat : l’Union européenne a finalement refusé d’importer des stocks de viande zimbabwéenne d’une valeur de 2 millions de dollars, pour cause de défauts d’emballage.
Bruxelles méfiante
Le Zimbabwe dispose d’un quota annuel d’exportation de viande de boeuf de 9 100 tonnes, suite à un accord bilatéral signé avec Bruxelles. Mais ces interruptions de contrôles vétérinaires pourraient donner lieu à une dénonciation de l’UE qui craint des maladies telles que la fièvre aphteuse. Craintes d’autant plus justifiées que les détériorations subies par les exploitations ont permis à des animaux sauvages, tel que le buffle souvent porteur d’épizooties, de se mêler aux troupeaux.
Les représentants de l’UE au Zimbabwe n’ont pris aucune décision pour le moment, mais ont d’ores et déjà affirmé que » la situation actuelle représente un risque pour le protocole d’exportation « , a déclaré le représentant local de Bruxelles, M. Asger Pilegaard, cité par l’agence PANA.