Zimbabwe : l’Etat n’a plus d’argent pour organiser les élections


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L’Etat du Zimbabwe manque cruellement d’argent. Il n’a même pas de quoi financer les élections qui se dérouleront le 31 juillet, a annoncé le ministre des Finances, Tendai Biti. Suffisant pour que le Premier ministre, Morgan Tsvangirai, demande à la Communauté de développement d’Afrique australe de dire « si, oui ou non, il est possible d’avoir une élection légale, légitime, crédible et durable »

Une fois de plus, l’Etat se retrouve avec les caisses vides ! A tel point qu’il n’arrive même pas à financer les élections générales qui se dérouleront le 31 juillet, a alerté le ministres des Finances Tendai Biti. « Nous sommes loin d’atteindre l’objectif, nous n’avons pas d’argent », a déclaré le ministre, refusant de préciser combien il manquait, alors qu’il avait auparavant estimé le coût du scrutin à 132 millions de dollars. Ce n’est pas la première fois que le ministre des Finances effectue ce type de déclaration sur l’état déplorable des finances publiques du Zimbabwe. En janvier 2013, déjà, il avait annoncé qu’il ne restait plus que 217 dollars dans les comptes du gouvernement, soulignant que « les finances du gouvernement sont paralysées en ce moment. Nous n’atteignons pas nos objectifs ».

A qui la faute? Aux producteurs de diamants, argue le Premier ministre Tsvangirai, qui les accuse de dissimuler leurs revenus au fisc. « J’ai écrit au Président Robert Mugabe et dit : « Hé, regardez, nous avons besoin de leadership sur les diamants »», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. Selon lui, l’Etat zimbabwéen aurait dû recevoir environ 150 millions de dollars de recettes provenant des diamants.

Economie agonisante

L’économie du pays est très mal en point depuis de nombreuses années. Au départ rongée par l’hyperinflation dans les années 2000, elle s’était relevée peu à peu depuis que le dollar local avait été abandonné en avril 2009. Désormais, le dollar américain est devenu la monnaie de référence dans le pays. Mais cette reprise a été entachée par des différentes sanctions menées par la communauté internationale contre le régime de Robert Mugabe. Actuellement les investisseurs se font rares dans le pays. Les touristes ont changé de destination. Et les infrastructures sont peu à peu en ruine.

Face à ce nouveau coup dur de l’état des finances publiques, le Premier ministre Tsvangirai a réclamé la semaine dernière le report des élections. D’autant que des milliers de Zimbabwéens n’ont pas réussi à s’inscrire sur les listes électorales avant la date limite, ce mardi. Le scrutin opposera le Président Robert Mugabe, qui se représente à sa propre succession, après 33 ans de pouvoir, et son rival Morgan Tsvangirai. Tous deux sont liés contre leur gré, depuis plus de quatre ans, au sein d’un fragile gouvernement d’union nationale, formé pour éviter une guerre civile, après la sanglante campagne électorale de 2008.

Le chef du gouvernement a également appelé la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) à intervenir pour que les réformes-clefs dans les domaines de la sécurité, des médias et des listes électorales dans le pays soient mises en oeuvre comme le prévoit l’accord de partage du pouvoir entre les deux camps. La SADC, qui avait parrainé cet accord, devrait dire « si, oui ou non, il est possible d’avoir une élection légale, légitime, crédible et durable », a déclaré le Premier ministre.

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