Après la découverte de la mort, depuis 2006, au Zimbabwe de l’ancien génocidaire rwandais, Protais Mpiranya, il y a tout juste quelques jours, la question des fugitifs cachés sur le territoire zimbabwéen préoccupe. Et au premier niveau, le cas de l’ex-dirigeant éthiopien, Mengistu Haile Mariam, que le Zimbabwe serait prêt à extrader en cas de demande de son pays.
Depuis 1991, le dirigeant déchu d’Éthiopie, Mengistu Haile Mariam, passe une retraite paisible au pays du camarade Bob, Robert Mugabe, dont il avait soutenu la guérilla indépendantiste dans les années 1970. Plusieurs tentatives de l’Éthiopie pour faire extrader son ancien dirigeant ont été rejetées par le Zimbabwe. Seulement, la découverte, il y a quelques jours, de la mort du génocidaire Protais Mpiranya, depuis 2006 au Zimbabwe, où il était caché, a remis sur le tapis la question des repris de justice ou des personnes recherchées, planqués dans ce pays. Et notamment, le cas de l’ancien Président éthiopien au sujet duquel, Frederick Shava, ministre zimbabwéen des Affaires étrangères n’a laissé subsister aucune ambiguïté, soutenant que son pays n’est pas un lieu de refuge pour les génocidaires. Il a affirmé que son pays n’hésiterait pas à répondre favorablement «aux demandes légitimes du gouvernement éthiopien» si ce dernier demandait une nouvelle fois l’extradition de Mengistu Haile Mariam.
Leader du Derg, le régime militaire qui a déposé le Negusse Negest, Haïlé Sélassié 1er, en 1974, Menguistu Haile Mariam a régné en maître en Éthiopie jusqu’en mai 1991 où il fut obligé de fuir face à l’avancée des forces rebelles du Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien (FDRPE), une coalition regroupant le Front de libération du peuple du Tigré (FLPT), l’Organisation démocratique des peuples Oromo (ODPO), le Mouvement national démocratique Amhara (MNDA) et le Mouvement démocratique des peuples du sud de l’Éthiopie (MDPSE) dirigées par Meles Zenawi.
Depuis son exil zimbabwéen, Mengistu Haile Mariam a été reconnu coupable de génocide, notamment lors de la Terreur rouge, la violente campagne de répression de l’opposition mise en œuvre par son régime dès 1976. Condamné en première instance à la prison à perpétuité, en décembre 2006, Mengistu verra cette peine transformée en peine capitale au terme de son procès en appel, le 26 mai 2008.