Au Zimbabwe, le vieux compagnon de Robert Mugabe, Emmerson Mnangagwa, a rempilé. Sa cérémonie d’investiture s’est déroulée ce lundi, à Harare.
Comme au Gabon, le Zimbabwe a organisé, ce lundi, la cérémonie d’investiture de son Président. Le même en poste depuis la chute de Robert Mugabe en 2017. Emmerson Mnangagwa a prêté serment devant un important parterre d’invités réunis dans le stade national de Harare. Plusieurs chefs d’État ont honoré la cérémonie de leur présence. On peut citer : le Congolais Félix Tshisekedi, le Sud-africain Cyril Ramaphosa, le Mozambicain Filipe Nyusi, le Botswanais Mokgweetsi Masisi. Mais, il y a eu aussi la présence très remarquée de l’ancienne Première dame, Grace Mugabe, aux côtés de sa fille. Elle, dont les apparitions publiques sont devenues très rares, depuis que son époux a perdu le pouvoir puis la vie.
Un discours en déphasage avec la réalité
Devant ses invités et des centaines de sympathisants et militants de la ZANU-PF, l’octogénaire a tenu un discours digne d’un vrai démocrate : « Sous ma direction et celle du nouveau gouvernement de la ZANU-PF, la démocratie, la bonne gouvernance, l’État de droit et la politique de tolérance seront renforcés. Notre adhésion à la SADC, à l’Union Africaine, aux Nations Unies et à d’autres pays du Comité des nations, ainsi que notre engagement à leur égard, restent guidés par les principes du respect mutuel ».
Des promesses situées aux antipodes de tout ce qu’on a observé durant son premier mandat. En effet, au cours de ce mandat, le Président Mnangagwa n’a pas réussi à sortir le Zimbabwe de la profonde crise économique dans laquelle il est plongé, depuis des années. Sur le plan des libertés, pas d’avancée puisque le pays a connu de nombreuses manifestations violemment réprimées. De même, l’opposition a fait l’objet de nombreuses persécutions, surtout à l’approche des élections qui viennent de livrer leur verdict.
Une conclusion aux allures de provocation
La conclusion du discours de Emmerson Mnangagwa prend l’allure d’une véritable provocation à l’égard de l’opposition : « En conclusion, permettez-moi de vous féliciter une fois de plus, vous, le peuple de notre grande patrie, le Zimbabwe, le peuple du Monomotapa, pour le succès des élections générales harmonisées, pacifiques, libres, justes, transparentes et crédibles (…) ».
En effet, le chaos dans lequel les élections se sont déroulées était si retentissant que Emmerson Mnangagwa lui-même avait dû ordonner une prolongation d’une journée pour achever le scrutin. Des retards, des dysfonctionnements de toutes sortes avaient entaché le scrutin. A en croire les observateurs nationaux, seuls autorisés à en suivre.
À l’issue de ce scrutin chaotique, Emmerson Mnangagwa a été déclaré vainqueur face à son challenger de 2018, Nelson Chamisa. Ce dernier n’a naturellement pas reconnu cette victoire. Ce qui n’a point empêché la cérémonie de ce lundi.