Ce mercredi soir sur Canal +, Zinedine Zidane s’est expliqué pour la première fois sur les motifs du coup de tête qu’il a donné au défenseur italien Marco Materazzi lors de la récente finale du Mondial. Il s’excuse, mais ne regrette pas son geste car il y a des choses, des personnes, auxquelles nul ne peut toucher.
Pour la première fois depuis la finale de Dimanche, Zinedine Zidane, meilleur footballeur du Mondial a donné ses explications, toutefois sans répéter précisément ce qu’avait dit le défenseur italien. Morceaux choisis :
« Je lui ai dit d’arrêter de tirer mon maillot et que s’il le voulait, on pourrait faire l’échange à la fin du match », raconte Zidane, « Il a alors dit des mots très durs, des mots qui me touchaient au plus profond de moi. C’était très grave et très personnel. Cela concernait ma mère et ma sœur (…) J’aurais préféré une droite dans la figure… ».
« Je m’excuse auprès des milliards de téléspectateurs, je m’excuse haut et fort auprès des enfants, des éducateurs. Mais je ne peux pas regretter mon geste, cela signifierait que Materazzi a eut raison de dire ce qu’il a dit. »
« Je ne crains pas l’enquête de la Fifa mais (…) le coupable est celui qui provoque. Ca suffit de toujours sanctionner la réaction. Il faut sanctionner le vrai coupable ».
Quelques minutes plus tard, cette fois ci sur TF1, Zidane a ajouté que des propos tenus par des italiens, en particulier le dirigeant de la Ligue du Nord, Roberto Calderoli, vice-président du Sénat italien, qui a parlé de l’Equipe de France comme d’une équipe de « noirs, d’islamistes, de communistes », étaient encore plus choquants que son propre geste.
Sur ce point, Arik s’étonne d’ailleurs qu’il n’y ait pas encore eu de réaction officielle de l’Etat français et des pays africains. Le discours de Roberto Calderoli devrait être condamné par l’ensemble de la Communauté Internationale.
Une polémique loin d’être terminée
Le président de la FIFA, Sepp Blatter, a déclaré ce mercredi que Zinedine Zidane pourrait se voir retirer son titre de meilleur joueur de la Coupe du monde en raison du coup de tête porté à Materazzi.
« Le vainqueur de cette récompense n’est pas désigné par la FIFA mais par une commission internationale de journalistes », a précisé Sepp Blatter dans le quotidien italien « La Repubblica ». « Ceci dit, le comité exécutif de la FIFA a le droit, et le devoir, d’intervenir lorsqu’il est confronté à un comportement contraire à l’éthique sportive ».
On pourrait penser que ce discours pourrait s’adresser au moins autant aux provocations italiennes. Retirons son titre de meilleur joueur à Zizou, mais retirons aussi la Coupe du Monde à l’Equipe italienne dans ce cas…
Heureusement que d’autres ont une vision plus élevée. La poétesse cubaine Zoé Valdes a ainsi déclaré dans le quotidien espagnol El Mundo que Zidane était un héros. Ce fut, selon elle, « une histoire implacable et un drame (…) magnifique dans son déroulement, avec une conséquence humaine, celle du héros redevenant un homme ».
« Nous avons pu apprécier une idole dans toute sa fragilité », mais aussi « sa grandeur, son intégrité en tant que personne ».
Quel que soit le résultat de l’enquête de la FIFA, Zinedine Zidane restera comme le plus grand joueur de ces dix dernières années, alors que tout le monde aura bientôt oublié Monsieur Blatter. Mais pour que son geste ne soit pas perdu, il faut aussi espérer que les Materazzi et Calderoli soient sévèrement sanctionnés.