Deux jours de violence ont fait une trentaine de morts sur les deux îles de l’archipel de Zanzibar. Les émeutes, à caractère politique, ont été durement réprimées par la police. Les habitants pansent leurs plaies.
Au moins 31 personnes ont trouvé la mort lors des violentes émeutes à caractère politique qui ont secoué l’archipel semi-autonome de Zanzibar, au large de la Tanzanie, samedi et dimanche derniers. La police tanzanienne a également annoncé avoir arrêté près de 400 personnes dans tout le pays au cours de ces deux jours. Les violences ont éclaté samedi matin dans les îles de Pemba et d’Unguja.
Au cours d’une manifestation interdite par le gouvernement, la police a ouvert le feu sur les manifestants du Front civique uni (CUF), principal parti d’opposition. Deux cents policiers ont été envoyés en renfort du continent pour rétablir l’ordre. Le CUF réclame de nouvelles élections régionales, la réforme de la commission électorale de l’archipel et une nouvelle constitution pour la république unie de Tanzanie et Zanzibar. Entachées d’irrégularités et marquées par la violence sur l’archipel, les élections présidentielles du 29 octobre 2000 sont contestées par le parti d’opposition. Ce dernier refuse de reconnaître la victoire de Amani Karume du Chama Cha Mapinduzi (CCM), le parti au pouvoir depuis 40 ans.
Le brazier zanzibarite
Pemba, l’île aux clous de girofle, retrouve peu à peu le calme. Mardi, deux jours après les événements, alors que l’île revivait peu à peu, les forces de l’ordre poursuivaient leur chasse aux partisans de l’opposition. La plupart des habitants de l’île ont trouvé refuge dans la brousse et attendent encore un apaisement de la situation. L’AFP rapporte que plus de 200 personnes ont quitté l’île sur des bateaux de fortune à destination du Kenya. Le brasier zanzibarite, malgré la répression musclée de la Tanzanie, ce week-end, n’est pas prêt de s’éteindre.