La nouvelle augmentation de salaire du Président zambien Michael Sata, la troisième depuis le début de son mandat, fait débat.
Alors qu’il n’est en fonction que depuis septembre 2011, le Président zambien, Michael Sata, vient de procéder pour la troisième fois à une augmentation de son salaire. Le quotidien Zambia Watchdog a publié un décret daté du 8 octobre 2013 indiquant qu’une augmentation en faveur du dirigeant zambien avait été décidée. Selon le journal zambien, le gouvernement aurait préféré dissimuler ce document afin que les citoyens du pays n’en prennent pas connaissance.
Trois jours après l’augmentation du Président et de ses ministres, le ministre des Finances, Alexander Chikwanda, a présenté le budget pour l’année 2014. Paradoxalement, ce dernier a indiqué qu’un gel des salaires des fonctionnaires allait être mis en place pour les deux prochaines années et qu’aucun recrutement dans le secteur public n’allait avoir lieu. Le plus insolite, c’est que l’augmentation du Président Sata a été faite en marge d’une grève d’infirmières et de sages-femmes qui exigent de meilleurs salaires, rappelle le Zambia Watchdog.
La classe politique mobilisée autour de Sata
Pour justifier cette augmentation, le ministre zambien du Travail, Fackson Shamenda, a affirmé que le Président Sata était le chef d’Etat le moins bien pays de la Communauté des Etat d’Afrique australe (SADC). Pourtant, le site d’information Mywage affiche un classement qui indique le contraire. Il serait par exemple beaucoup mieux payé que les Présidents d’Angola, du Mozambique, du Zimbabwe ou encore du Lesotho.
Selon le ministre des Affaires intérieures, Edgar Lungu, les membres des partis de l’opposition, l’UPND et le MMD, soutiendraient la démarche de la présidence et l’auraient même approuvé au sein de la Commission.
Michelo Hansugule, professeur de droit, qui réside actuellement en Afrique du Sud, a lancé à un appel au Président Sata afin qu’il annule son augmentation. « Le Président doit renoncer à l’augmentation de son salaire et prendre ses responsabilités de leader plutôt que de renvoyer puérilement la balle à une commission du Parlement. Cela devrait être facile pour lui de le faire étant donné qu’il réfute sa responsabilité ainsi que celle de son entourage, préférant l’attribuer à une commission du Parlement et en particulier aux membres de l’opposition dans ladite commission ; ce qui signifie, à l’en croire, que la décision n’émane pas de lui et que c’est quelqu’un d’autre qui est en train de mettre l’argent des contribuables sur son compte sans son consentement », écrit-il, selon Zambia Watchdog.
Certains commencent à se demander si le Président Sata ne cherche tout simplement pas à récupérer l’argent perdu lorsqu’il faisait encore partie de l’opposition. En effet, ce dernier a dépensé une fortune pour son parti, le Front patriotique (PF), avant qu’il n’arrive au pouvoir.