Mickael Sata a remporté ce vendredi l’élection présidentielle organisée mercredi avec 43% des suffrages contre 36% pour le chef d’Etat sortant Ruphiah Banda, en place depuis 2008. Surnommé « le Cobra », il se présentait pour la quatrième fois à la magistrature suprême en tant que leader de l’opposition.
Il aura fallu quatre tentatives successives au chef du Front patriotique (FP), principal parti d’opposition, pour accéder à la magistrature suprême. « Le cobra », alias, Mickael Sata, a été élu président ce vendredi avec 43% des suffrages contre 36% pour son rival, le président sortant, Ruphiah Banda. L’attente des résultats jeudi s’est déroulé dans un climat extrêmement tendu avec de violentes manifestations dans le nord du pays qui a fait deux morts, selon les forces de l’ordre.
Le président sortant accepte sa défaite
Âgé de 74 ans, le président sortant, au pouvoir depuis 2008, a accepté sa défaite. « Pour ce qui me concerne et pour mon parti, j’accepte les résultats ». Il a indiqué que le résultat de l’élection reflétait le désir de la population. « Nous sommes un parti démocratique et nous ne connaissons pas d’autres voies », a-t-il déclaré dans un discours d’adieu à la Nation au Palais d’Etat. « Rappelez- vous que les prochaines élections vous jugeront aussi. Traitez ceux que vous avez battus avec le respect et l’humilité avec lesquels vous voudriez être traités à l’heure de votre propre défaite » a-t-il ajouté. Il a également rendu hommage à l’ancien président Fredrick Chiluba, décédé brutalement le 18 juin 2008 à l’âge de 68 ans. Un scrutin avait dû être organisé pour finir le quinquennat qui était en cours et Rupiah Banda avait ainsi été élu pour un mandat de trois ans.
Changer la Zambie en trois mois
Mickael Sata s’est donné pour objectif de changer le pays en trois mois. Le nouveau chef d’Etat avait fait de la lutte contre la pauvreté le cœur de sa campagne électoral. Un défi de taille. En effet, près de 64 % des Zambiens vivent toujours avec moins de 2 dollars par jour. La Zambie considérée comme l’un des pays les plus pauvres au monde, a connu ces dernières années une croissance spectaculaire, soit 7,6% en 2010, selon le Fonds monétaire international (FMI), grâce notamment au commerce du cuivre, la principale ressource minière du pays. Mickael Sata a d’ailleurs vigoureusement critiqué le chef d’Etat sortant lors de la campagne présidentielle, l’accusant notamment de corruption et d’avoir laissé les investisseurs étrangers faire main basse sur le cuivre. Le cuivre semble donc un enjeu de taille pour le pays. Reste à savoir si le nouveau dirigeant mettra au profit du peuple les retombées économiques positives du pays, comme il l’a promis.
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