Pour la première fois depuis l’indépendance du pays intervenue en 1964, les détenus zambiens vont participer au vote, dans leurs différents lieux de détention. Ainsi en a décidé la haute Cour de justice.
La Zambie redonne aux prisonniers leur droit de citoyens, malgré qu’ils restent derrière les barreaux. Des équipes de la commission électorale ont entamé l’enrôlement de certains d’entre eux, dans la capitale Lusaka. C’est la première fois depuis l’indépendance du pays en 1964 que les détenus participent au vote.
« Je suis très reconnaissant de ce que le gouvernement a fait pour nous. Depuis 1964, cela ne s’est jamais produit, mais aujourd’hui ou cette fois-ci, le gouvernement a pensé donner la main à nous qui sommes des détenus, des gens qui sont rejetés par la société. Ils ont pensé à nous pour que nous puissions participer au vote. Nous sommes donc très reconnaissants en tant que détenus », explique un prisonnier.
Dans cet établissement pénitencier qui compte 1 224 détenus de sexe masculin, 603 ont déjà obtenu une carte nationale d’inscription, l’un des documents permettant de s’inscrire sur les listes électorales. « La commission est très heureuse tant pour la participation à l’exercice d’inscription des électeurs, en général, que pour la participation que nous avons eue, et aussi pour la réponse des personnes en détention légale. Comme nous l’avons fait à la fin de la période initiale d’inscription des électeurs, pour les personnes légalement détenues, la commission a réussi à inscrire plus de 11 000 personnes », soutient Sylvia Bwalya, porte-parole de la Commission électorale zambienne.
Cette décision de la haute Cour de justice de redonner aux prisonniers leurs droits de vote avait suscité une vive polémique à travers la Zambie et même dans la diaspora. Plusieurs partis politiques de l’opposition ont accusé le pouvoir d’Edgar Lungu de vouloir tirer profit de la population carcérale déjà défavorisée pour la Présidentielle.
Toutefois, un parti d’opposition, le Parti Vert, soutient cette décision de permettre aux détenus de voter, mais estime en revanche que l’organe électoral aura une tâche énorme à mettre en place la logistique pour éviter les contretemps et les soupçons. Les élections présidentielles auront lieu en août 2021.