Youssou N’Dour sort le Joker


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Youssou N'Dour
Youssou N'Dour

« Nothing’s in vain », le dernier album de Youssou N’Dour, s’inscrit dans la lignée de ses précédentes productions. Un savant mélange de Mbalax et de musique moderne. Le rossignol de Dakar se veut résolument caméléon.

Youssou N’Dour, la star interplanétaire du Mbalax, poursuit son parcours initiatique. Nothing’s in vain, son sixième et dernier album sorti le 22 octobre, fait encore un joli pied de nez à tous les adeptes des étiquettes. Cette fois, c’est en compagnie de l’un des meilleurs compositeurs français de l’heure, Pascal Obispo, que le petit prince de Dakar poursuit son arrimage à la World music.

Comme dans ses cinq précédents albums, le credo musical est resté le même : faire danser et chanter le monde entier sans renier ses racines. Comme dans « 7 seconds » avec Neneh Cherry ou « La cour des grands » avec Axel Red, Youssou N’Dour partage sa passion en duo. Pascal Obispo lui donne la réplique dans « So many men« . Certainement le plus abouti des albums de l’ex-chanteur du groupe de l’Etoile de Dakar, Nothing’s in vain (traduire « Rien n’est fait en vain ») est une jolie perle qui tiendra au chaud nos soirées de fin d’année.

Aragon revisité

Surfant sur le Wolof, la langue de Shakespeare et celle de Molière, Youssou N’Dour parle à nos cœurs. Tant dans « C’est l’amour » que dans la reprise du poème d’Aragon, qu’avait chanté avant lui Georges Brassens, « Il n’y a pas d’amour heureux », le roi du Mbalax nous parle, nous interpelle, rappelle que le bonheur est possible. Thème qu’il reprend merveilleusement dans « The Joker », l’une des trois chansons réalisées avec Pascal Obispo. Youssou chante qu’il n’est jamais trop tard pour se réaliser soi-même et être heureux. Le bonheur et l’amour n’ont pas d’heure.

Entièrement financé par Youssou N’Dour, « Nothing’s in vain » a été enregistré au studio Xippi (Dakar) et à Paris. Cet album de quatorze titres se démarque légèrement des autres productions par son ancrage assez traditionnel. Les percussions sénégalaises et le Tama ne sont pas que suggérés comme dans l’album Joko, ils tiennent une place importante. C’est à croire que celui que Peter Gabriel appelle « la plus belle voix du monde » est en train d’amorcer un virage. Celui du retour à la maison, vers ses racines, la musique traditionnelle. Chassez le naturel il revient… à petit trot.

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