« You na marre » pourrait bien devenir la nouvelle chanson de l’été en France. Avec son rythme endiablé et ses paroles percutantes, le rap des sans-papiers connait un véritable succès sur internet. On ne compte d’ailleurs plus les remix de cette chanson et les groupes de fans sur Facebook.
Les auteurs compositeurs et interprètes en herbe de You na marre pourraient bien devenir les futurs stars de l’été et détrôner Loana (avec son titre La Madrague) ainsi que d’autres blondes décolorées, adeptes des yachts et de l’équitation. Exit les tubes ringards, guimauves à souhait, que l’on écoute accablé par la chaleur de juillet et août. Place à une chanson qui réveille les esprits français sur les conditions des sans-papiers. Ici, les artistes n’ont pas les seins refaits par des chirurgiens esthétiques renommés, mais arborent une petite calvitie et possèdent un léger accent.
« Chouf » la vidéo
Gouvernement, fais attention
Cette chanson, enregistrée à l’occasion des manifestations du 1er mai à Paris, égratigne le gouvernement français. Du président Nicolas Sarkozy, en passant par le ministre de l’Immigration Eric Besson et le chef de la de la diplomatie Bernard Kouchner, tous en prennent pour leur grade. Rachida Dati (avec le rrrr très prononcé dans la chanson), maire du 7ème arrondissement de Paris et députée européenne, n’est pas épargnée. « C’est du racisme, racisme d’Etat, des lois racistes, des lois fascistes, pouvoir raciste, pouvoir fasciste », scandent-ils en chœur. Cette phrase n’est pas la seule perle de la chanson, à noter le passage bien senti sur les préfectures : « You na marre des préfectures et des préfets, des avocats, des rendez vous, viens demain, après demain, après demain, après y a rien ».
Bientôt dans les bacs ?
Il n’en fallait pas plus pour créer un véritable buzz sur la toile. Des remix de cette chanson pleuvent sur Youtube, en version techno pour la plupart. Du bonheur en barre qui laisse présager peut-être la sortie d’un single.
Un groupe Facefook demande d’ailleurs que You na marre sorte dans les bacs cet été tandis qu’un fan club officiel s’est déjà créé. Un engouement sans précédent pour cette chanson des sans-papiers qui n’a pas fini de faire des émules sur la toile et dans la rue.