La 5e édition du Quai 54 s’est déroulée ce week-end, à Paris, dans une ambiance globalement bon enfant. Ce tournoi international de basket de rue, créé par Hammadoun Sidibé, a été remporté, dimanche, par les Américains de West 4 all Stars (rebaptisés Sean Bell). Ils se sont imposés (65-42) face à 93 Squad, emmené par Yakhouba Diawara, l’un des rares Français à évoluer dans le championnat étasunien.
L’ambiance était chaude ce week-end sur le playground de Porte Dorée. Plus de 3 000 personnes, dont une grande majorité d’hommes, s’y étaient réunies sous un ciel gris menaçant pour la cinquième édition de Quai 54. Il faut dire qu’au fil des années ce tournoi international de basket de rue a gagné en notoriété et en qualité. Tout cela grâce à la motivation et à la passion d’Hammadoun Sidibé, le Français d’origine malienne fondateur de cette compétition.
Cinq équipes étrangères
Avec des amis passionnés comme lui de streetball, Hammadoun a lancé en 2003 la première édition au « 54 Quai Michelet de Levallois ». D’où le nom de la rencontre, calquée sur le Rucker Park d’Harlem (Etats-Unis). L’année suivante, avec l’appui de Thibaut de Longeville, réalisateur du film Sneakers, le culte de la basket, il donne une couleur internationale au Quai 54. Bien entendu, l’ambiance bon enfant est au rendez-vous. Outre les respirations musicales, dansantes et sportives, les matches de deux fois 15 minutes se jouent avec en fond un rap du meilleur cru.
Cette année, 16 équipes se disputaient le trophée, dont cinq étrangères (Etats-Unis, Suisse, Angleterre, Belgique et Allemagne). Parmi les équipes françaises, dont certaines étaient parrainées par des rappeurs, on comptait la talentueuse Team 77, victorieuse de l’édition 2006 du Quai 54. Malheureuse cette année, l’équipe de Raphaël Desroses s’était par ailleurs illustrée pendant les précédents tournois en arrivant trois fois en finale.
Finale sous haute tension
Lors des demi-finales, dimanche, le duel entre La Relève et 93 Squad, deux équipes françaises, s’est soldé par la défaite de la Relève (31-23), malgré les shoots précis de Thomas Larrouquis. Il faut dire que son adversaire bénéficiait d’un atout majeur en la personne de Yakhouba Diawara, l’un des sept Français à évoluer dans le championnat américain (NBA).
C’est en finale face aux Américains de West 4 all Stars (rebaptisés par la suite Sean Bell) que l’arrière-ailier de Denver Nuggets, d’origine sénégalo-malienne, s’est révélé particulièrement efficace. Une finale au rythme haletant, mais ralenti par quelques tensions. Dès les premières minutes, les deux prétendants au titre se sont accrochés, au risque de tout perdre. La règle du jeu est claire : l’équipe qui provoque une rixe peut être disqualifiée. Autre brouille, plus sérieuse celle-là, le match a été perturbé plusieurs minutes, à 44 secondes de la mi-temps, par des supporters de 93 Squad, apparemment échaudés par la déroute de leur favori.
La sécurité a dû intervenir pour éviter une bagarre, alors que le rappeur Mokobé, animateur de Quai 54, demandait au DJ de mettre du zouk pour calmer les ardeurs. Finalement, la rencontre a repris et le score affiche 32-18 pour les West 4 all Stars. En deuxième période, les 93 Squad n’ont pas réussi, malgré leurs efforts, à réduire le score et ils se sont inclinés (42-65). Dommage, mais ce n’est que partie remise.