Le rappeur tunisien Weld el 15 était l’invité du journal de la culture sur FRANCE 24, vendredi 14 février. Il a dit à qui veut l’entendre que « la Tunisie est dans la merde ».
De son vrai nom Ala Yacoubi, le rappeur tunisien Weld el 15 était l’invité du journal de la culture sur FRANCE 24, vendredi 14 février. Il a dit à qui veut l’entendre que « la Tunisie est dans la merde ».
Condamné à plusieurs reprises pour « outrage à la police », Weid el 15 est revenu sur la précarité des rappeurs en Tunisie. « J’ai passé plusieurs jours en prison parce que mes paroles choquaient », a rappelé l’artiste qui a, en effet, eu maille à partir avec la justice tunisienne en raison des textes de ses chansons, notamment, celle intitulée « Boulicia Kleb » (« Les policiers sont des chiens »). Dans ce texte, il dénonce la violence policière.
Ala Yacoubi dénonce aujourd’hui un « acharnement judiciaire » à l’encontre des rappeurs dont le langage cru déplaît aux autorités. « Le rap est un style de musique trop direct pour eux. C’est très différent des discours politiques, c’est sûr. C’est pour ça qu’on gêne. Je ne suis pas le seul à avoir des problème (…). Dans mes chansons, je raconte mon vécu, c’est tout. Je ne fais pas d’analyse. Mes paroles sont métaphoriques. Quand je dis que je veux égorger un policier comme on égorge un mouton, c’est évidemment une métaphore ! J’exprime juste ma colère ! », explique-t-il.
A la question de savoir s’il regrette certains de ses textes, Weld el 15 s’étonne : « Pourquoi devrai-je regretter ? Je n’ai pas volé ou braqué quelqu’un ? J’ai fait mon métier. Non je ne regrette rien », lance Weld el 15 qui dit compter sur le soutien de ses fans, en Tunisie, aux yeux desquels il est devenu une icône. « Sans eux, je n’aurais peut-être pas été relaxé (…). Je suis fier de toute la jeunesse tunisienne ».
Le rappeur termine en jetant un gros pavé dans la cour des politiques de son pays. « Je suis contre tous les partis tunisiens. Personne ne nous représente, nous, les jeunes. Pour l’heure, la Tunisie est dans la merde. Mais bon, je garde toujours de l’espoir, un jour on va changer la situation ».
