Week-end de sommets : L’Afrique de l’Ouest au bord de la rupture


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Ce week-end, l’Afrique de l’Ouest accueille deux sommets présidentiels majeurs. Ces réunions révèlent de profondes divisions régionales. À Niamey, les chefs des régimes militaires du Sahel se rassemblent sous l’égide de l’Alliance des États du Sahel (AES). À Abuja, les présidents de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) tiennent leur sommet habituel.

Ces rencontres parallèles illustrent les tensions croissantes entre les deux blocs.

L’alliance des états du Sahel : une nouvelle force en formation

Samedi 6 juillet, Niamey organise le premier sommet de l’AES. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger y participent. Ces pays, dirigés par des régimes militaires, luttent contre les violences jihadistes. Ils ont rompu avec la France et la CEDEAO et cherchent de nouveaux partenariats avec la Russie et la Turquie. Le sommet vise à renforcer leur coopération militaire et économique. Ceci marque marquant une étape clé vers plus de souveraineté.

La CEDEAO cherche à réparer les liens

Demain, à Abuja, les chefs d’État de la CEDEAO discuteront de la situation régionale, y compris de leurs relations avec l’AES. Plusieurs présidents ouest-africains, comme le Sénégalais Bassirou Diomaye Faye, ont récemment appelé à une réconciliation. Ils ont souligné la nécessité d’une alliance contre l’expansion du djihadisme. Toutefois, les divergences restent profondes, et les chances d’une réconciliation rapide sont incertaines.

Les pays de l’AES font face à d’importants défis sécuritaires. Les attaques jihadistes sont fréquentes dans la région des « trois frontières ». Ces violences provoquent des déplacements massifs de populations et exacerbent la crise humanitaire. Une force conjointe antidjihadiste n’a pas encore apporté de solutions concrètes sur le terrain.

Vers une nouvelle monnaie commune ?

Un projet de création d’une monnaie commune au sein de l’AES pourrait également être à l’ordre du jour. Bien que le processus soit complexe et long, il symbolise la volonté des trois États de s’affranchir de l’influence monétaire du franc CFA. Les discussions sur une confédération économique et de défense montrent leur détermination à tracer une nouvelle voie indépendante.

Une division profonde et durablement installée

La tenue simultanée de ces deux sommets souligne les divisions profondes entre l’AES et la CEDEAO. La méfiance envers cette dernière, vue comme trop alignée sur les intérêts occidentaux, renforce la cohésion interne des régimes militaires sahéliens. Malgré les appels au dialogue, les positions semblent figées et limitent les perspectives d’un rapprochement rapide.

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