Washington ajuste sa présence en Côte d’Ivoire et au Bénin


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Drapeau du Bénin
Drapeau du Bénin

Après l’éviction de ses troupes du Niger, Washington redouble d’efforts pour repositionner ses forces en Afrique de l’Ouest, en mettant l’accent sur la Côte d’Ivoire et le Bénin. Confrontés à une menace terroriste croissante au Sahel, les États-Unis visent à sécuriser des positions stratégiques pour contenir l’expansion des groupes armés vers le sud.

L’officialisation du retrait des troupes américaines du Niger en avril dernier a marqué, en effet, un tournant décisif. Le général Kenneth P. Ekman, directeur de la stratégie de l’Africom, a confirmé que ce retrait complet interviendra avant la date butoir fixée au 15 septembre. La perte de la base aérienne 201 à Agadez, un site clé pour les opérations de drones et la surveillance régionale, constitue un revers stratégique majeur.

Côte d’Ivoire et Bénin : nouveaux piliers de la stratégie américaine

Pour maintenir ses capacités de renseignement en Afrique de l’Ouest, Washington envisage de redéployer ses moyens dans des pays côtiers comme la Côte d’Ivoire et le Bénin. Ces nations offrent des avantages géographiques significatifs. La Côte d’Ivoire partage des frontières avec des pays instables tels que le Burkina Faso, la Guinée et le Mali. Quant au Bénin, il est limitrophe du Niger et du Burkina Faso.

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Renforcement de la coopération sécuritaire

Les relations entre Washington et Abidjan sont déjà bien établies. Le président Alassane Ouattara a exprimé sa gratitude à Antony Blinken pour l’aide américaine dans la lutte contre le terrorisme. De plus, le Bénin a récemment accueilli une délégation de l’Africom, signe d’un partenariat en expansion. Ce partenariat vise à contrer l’extrémisme violent et à promouvoir le développement économique.

Des infrastructures ivoiriennes au service de la coopération

Lors de son discours à Abidjan, le général Ekman a souligné le risque croissant pour des pays comme la Côte d’Ivoire. Il a également confirmé la volonté des États-Unis de collaborer étroitement avec les forces armées ivoiriennes. Plutôt que de construire de nouvelles bases, Washington prévoit d’utiliser les infrastructures ivoiriennes existantes pour cette coopération. Les domaines d’application incluront le renseignement, la reconnaissance, la formation et les capacités médicales.

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Une expérience de terrain solide

Les États-Unis peuvent compter sur leur expérience passée en Côte d’Ivoire, notamment grâce à l’exercice militaire Flintlock. Cet exercice a vu la participation de centaines de spécialistes américains et de forces armées ivoiriennes dans des scénarios de lutte contre le djihadisme. De plus, les services de sécurité américains ont collaboré avec Paris pour gérer le risque terroriste lors de la Coupe d’Afrique des nations.

Un contexte de restructuration de la politique africaine

Ce redéploiement intervient alors que la France revoit également sa présence militaire en Afrique. Emmanuel Macron a annoncé une réduction significative des troupes françaises en Côte d’Ivoire. Les effectifs passeront de plus de 900 soldats à environ une centaine. Cette restructuration ouvre la voie à une plus grande coopération entre les États-Unis et la Côte d’Ivoire. Elle renforce ainsi la sécurité régionale face aux menaces terroristes.

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