Un éventuel scénario du crash au Mali du vol MD-83 d’Air Algérie devrait être disponible dans « quelques semaines », espère le directeur du BEA.
Le scénario qui a mené au crash du vol MD-83 d’Air Algérie au Mali devrait être disponible dans quelques semaines, espère le directeur du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA), Rémi Jouty, qui s’exprimait, ce mardi, sur la radio Europe 1.
« Je pense que nous commencerons, je l’espère, à avoir un scénario dans quelques semaines », a-t-il déclaré. Le BEA est chargé de l’enquête technique. Le bureau a reçu, lundi, les deux boîtes noires, qui doivent permettre d’élucider les causes de ce drame qui a causé la mort de 118 personnes, dont 54 Français. Les deux enregistreurs ont pu être lus et sont en cours d’analyse. Les enquêteurs n’ont en revanche toujours pas pu récupérer les conversations du cockpit contenues dans la seconde boîte noire qui a été endommagée.
« Très concrètement, dans le cas de cet accident, l’enregistreur des conversations est à bande magnétique (…). La bande a été très fortement compressée pendant le crash (…) elle est froissée par endroit, a été rompue à quelques endroits donc il faut reconstituer cette bande avant de la lire », a expliqué Rémi Jouty. « J’espère que ce sera une question de jours, mais s’il y avait des difficultés, cela peut être long », a-t-il prévenu.
« L’urgence, c’est l’enregistrement »
A propos de l’hypothèse selon laquelle l’équipage aurait demandé à la tour de contrôle de faire demi-tour, Rémi Jouty a souligné que cette information venait « de rapports très préliminaires sur les échanges qu’a pu avoir cet avion avec les contrôles aériens ». Selon lui, « l’urgence, c’est l’enregistrement sur les enregistreurs puisqu’il s’agit d’un enregistrement unique ». « Les enregistrements des conversations sont des systèmes informatiques qui sont au sol. Il n’y a pas de souci sur le fait que ce sont des données sauvegardées », a-t-il dit. « Ensuite, nous compléterons ce travail par une collecte systématique de toutes les données relatives aux échanges avec le contrôle aérien », a-t-il ajouté.
Le vol AH5017 d’Air Algérie, affrété auprès de la compagnie espagnole Swiftair, s’est écrasé jeudi 24 juillet, à 1 heure 55 minutes GMT, soit 50 minutes après son décollage, selon un communiqué publié jeudi dernier par la compagnie. L’appareil, en provenance de Ouagadougou, au Burkina Faso, avait pour destination la capitale algérienne.