La multinationale Vivendi Water est déjà présente dans une demi-douzaine de pays africains, dont le Maroc, et prévoit d’élargir sa présence aux pays de l’Afrique anglophone.
Les responsables de Vivendi Water – filiale de Vivendi Environnement – ne cachent pas leurs ambitions. Ils veulent devenir le premier groupe dans les métiers de l’eau en Afrique. Ils ont déjà à leur actif plusieurs contrats de concession dont le plus récent reste celui décroché au Maroc en association avec l’One, la Somed et Hydroquébec concernant la distribution d’eau et d’électricité dans les villes de Tanger et Tétouan. Un contrat qui vient tout juste de terminer ses deux premiers mois d’existence.
Au Maroc, Vivendi Water est aussi présente à travers sa filiale Onyx qui gère la concession de la collecte des ordures ménagères dans la Commune de Fès-Agdal. En plus, elle vient de démarrer la construction d’une usine de traitement des déchets urbains à Marrakech et Agadir. Vivendi Water est aussi présente au Niger, au Gabon, en Afrique du Sud, en Namibie, au Burkina Faso et au Tchad. Dans ce dernier pays, Vivendi Water est arrivée à mettre en place un contrat original. La société a signé avec les autorités tchadiennes un contrat de délégation des services de l’eau et d’électricité pour une durée de 30 ans. Mais dans un premier temps, l’accord se présente sous forme d’un contrat de gestion pour compte et en fonction de l’évolution, il peut se transformer en contrat de concession.
Opérations de proximité
La raison d’un tel choix réside dans l’étroitesse du marché tchadien avec un nombre d’abonnés au réseau de distribution d’eau qui ne pourrait rentabiliser une opération de concession dès le premier coup. « Notre objectif pour le Tchad est de démontrer qu’il est possible d’établir une coopération public-privé, même dans les conditions les plus difficiles », a affirmé Alain Tronche, directeur pour l’Afrique de Vivendi Water lors du 11e Congrès de l’Union africaine des distributeurs d’eau qui a eu lieu la semaine dernière au Gabon.
Vivendi Water n’a pas encore réussi à se frayer un chemin en Afrique anglophone. « Ceci est dû au caractère particulier de ces pays, traditionnellement peu enclins aux concessions », explique Yves Picaud, responsable de Vivendi Water pour l’Afrique du Sud. « La distribution de l’eau dans ces pays est essentiellement du ressort des mairies, or les appels d’offres sont très rares dans ce sens », continue Picaud. Devant cette situation, Vivendi Water préfère agir au cas par cas par des opérations de proximité ou même se cantonner dans la réalisation d’unités de desserte en eau. Tel est le cas à Durban en Afrique du Sud, où cette dernière a installé l’une des premières usines de traitement des eaux usées à réinjection dans le réseau d’eau potable. Cette usine permet de récupérer près de 30% de l’eau usée pour la remettre dans le circuit de distribution d’eau potable.
M.M.