Le procès de Vital Kamerhe reprend mercredi. Il est peut-être l’heure pour le leader de l’Union pour la nation congolaise (UNC) de recouvrer toute sa liberté.
Le mercredi 11 mai 2022, Vital Kamerhe se représentera devant les juges pour la reprise de son procès, après l’annulation de sa condamnation par la Cour de cassation. Condamné à 20 ans de prison ferme en première instance, en juin 2020, l’ancien directeur de Cabinet de Félix Tshisekedi a, dans un premier temps, vu sa peine réduite à 13 ans en appel, en juin 2021. Non satisfaite, la défense de Vital Kamerhe a porté l’affaire devant la Cour de cassation qui a rendu son verdict, le lundi 11 avril 2022.
La décision de la Cour d’appel a été invalidée et l’affaire renvoyée devant de nouveaux juges pour être réexaminée sur le fond. La Cour de cassation a appuyé sa décision sur le fait que le juge d’appel a «violé le droit de la défense de M. Kamerhe». Une semaine après cette décision de la Cour de cassation, Vital Kamerhe, qui séjournait en France depuis janvier pour raisons de santé, foulait le sol congolais.
La réouverture de ce procès pourra peut-être enfin permettre de connaître la vérité sur une affaire qui, tout au long de son développement, a laissé s’exhaler des relents plus politiques que strictement judiciaires. Tout dans la manière dont le dossier a été conduit laissait à l’observateur averti l’impression qu’une main invisible agissait contre celui qui jusqu’alors était le directeur de Cabinet du président de la République. Un directeur de Cabinet naguère très puissant, mais rendu tout petit en quelques heures, à partir de cette fameuse convocation du juge, le 8 avril 2020.
Il est difficile de ne pas voir dans le timing de la mise en liberté provisoire de Vital Kamerhe (6 décembre 2021), l’annulation de sa condamnation en appel (11 avril 2022) des motivations presque politiques. 2023 approche à grands pas. Tshisekedi a-t-il toujours intérêt à voir Kamerhe derrière les barreaux ? Qu’on le veuille ou pas, Vital Kamerhe demeure un poids lourd de la politique congolaise qu’il vaut mieux avoir avec soi si on nourrit l’ambition de briguer la présidence de la République ou de rempiler comme Félix Tshisekedi.
Dans ces conditions, on est presque tenté d’avancer que l’heure du blanchissement de Vital Kamerhe a sonné. Mais, la balle est encore dans le camp de la justice.