Les violences manifestations qui secouent, depuis mardi, plusieurs villes du centre et du nord du Bénin ne laissent plus personne indifférent, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Ce jeudi, le Haut conseil des rois du Bénin (HCRB), la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (CSA-Bénin) et la CEDEAO ont émis chacun de son côté un communiqué pour condamner les violences et appeler la retenue.
La réaction des rois du Bénin
Gardiens de la tradition et personnalités morales, les têtes couronnées du Bénin réunies au sein du Haut conseil des rois du Bénin (HCRB), ont unanimement condamné les actes de vandalisme qui agitent certaines villes du pays depuis mardi dernier. « En tant que garants de la paix, nous sommes peinés de voir nos enfants détruire un peu partout les infrastructures construites à grands frais, et déjà nous citons un grand nombre dont la destruction du poste de péage de Diho, à Savè et beaucoup d’autres », indique le communiqué.
Ensuite, un appel est lancé en direction des autorités politiques : « C’est pourquoi, devant les signes visibles d’escalade et les menaces diverses, les rois et les reines mobilisées au sein de leur organisation faîtière, le Haut conseil des rois du Bénin (HCRB) lancent un appel solennel aux dirigeants politiques pour le développement de leur sens de responsabilité afin d’éduquer les populations dans le sens de l’union et la concorde pour des élections pacifiques ».
Enfin, le HCRB invite les manifestants à la retenue et à la sagesse, car « la paix, gage de sécurité est au début de notre œuvre humaine et sans elle rien n’est possible ».
La Confédération des syndicats autonomes du Bénin (CSA-Bénin) interpelle les acteurs politiques
La CSA-Bénin, l’une des principales centrales syndicales du pays a également publié un communiqué pour interpeller « les acteurs politiques sur leur responsabilité dans la préservation et la consolidation de la paix sociale quelles que soient les divergences idéologiques et politiques ». Dans son adresse, la Confédération invite également « l’ensemble des acteurs politiques béninois à méditer cette pensée de Ralph Waldo Emerson : “La paix ne peut être réalisée par des actes et des appels à la violence, elle ne peut être atteinte que par le dialogue et la compréhension” ».
Pour la CSA-Bénin, avoir le droit de manifester son mécontentement sur la gestion politique du pays n’autorise pas à brûler ce pays. « Œuvrons pour la paix et évitons d’être des instruments de violence dans un conflit politique », conclut le communiqué.
La CEDEAO condamne les violences
De son côté, la CEDEAO a également réagi, ce jeudi, pour condamner sans ambages les violences qui agitent le Bénin depuis les premières heures du mardi 6 avril 2021. « La CEDEAO condamne ces violences préjudiciables à la paix, nécessaire pour la tenue d’une élection crédible, transparente et apaisée au Bénin », lit-on dans le communiqué émis par l’Organisation sous-régionale. Par ailleurs, elle « lance un appel à toutes les parties prenantes au processus électoral de s’abstenir de tout recours à la violence et de privilégier les recours prévus par les dispositions légales en vigueur en République du Bénin ». Enfin, l’Organisation n’a pas manqué d’exprimer sa compassion et sa solidarité aux familles victimes des violences, au gouvernement et à tout le peuple béninois.
Il faut signaler qu’une escalade de la violence a été observée dans cette journée du jeudi ou au moins un mort et plusieurs blessés par balles ont été dénombrés, notamment à Savè, ville située à environ 250 km au nord de Cotonou.