Le président égyptien Mohamed Morsi a condamné ce dimanche les violences contre des Coptes près de la cathédrale Saint-Marc, au Caire. Une personne a été tuée. Le dirigeant islamiste a exigé l’ouverture d’une enquête.
Mohamed Morsi prend à bras le corps la situation des coptes en Egypte. Le dirigeant islamiste a ordonné l’ouverture d’une « enquête immédiate » sur les violences qu’ont subies ce dimanche les coptes, près de la cathédrale Saint-Marc au Caire, alors qu’ils enterraient quatre membres de leur communauté, tués la veille dans des affrontements inter-religieux. « Je considère toute attaque contre la cathédrale comme une agression contre moi-même », a déclaré le président Morsi dans un communiqué.
Alors qu’ils sortaient de l’église, les coptes ont scandé des slogans hostiles au régime. « Dégage ! Dégage ! A bas le pouvoir du guide », ont crié les fidèles tout en brandissant de grandes croix en bois. C’est à ce moment-là que, selon des témoins, des inconnus les ont attaqués à coups de pierres. En direct de la télévision égyptienne, on pouvait apercevoir des nuages de fumée blanche et entendre des détonations. Les coptes se sont retranchés dans la cathédrale rapidement encerclée par la police afin d’établir un cordon de sécurité. Mais selon des témoignages, la police a tiré des bombes lacrymogènes en direction du lieu de culte. Des centaines de personnes étaient venus assister aux funérailles des quatre coptes tués la veille. Une personne a été tuée par des tirs de chevrotine au visage pendant les heurts qui ont suivi les funérailles, a indiqué Mohammed Soltane, le chef des services de secours.
D’après un communiqué du ministère de l’Intérieur, des participants aux funérailles ont endommagé des voitures à leur sortie, « ce qui a provoqué des heurts avec les résidents du quartier ».
Ces nouvelles violences entre musulmans et coptes ont éclaté vendredi soir à Al-Khoussous, au nord du Caire, lorsqu’un quinquagénaire musulman s’est opposé à de jeunes coptes qui dessinaient une croix gammée sur un bâtiment religieux. L’affaire a fini par dégénérer en échange de tirs automatiques entre musulmans et chrétiens. Quatre coptes et un musulman ont trouvé la mort dans ces affrontements.
Les violences entre coptes et musulmans se sont multipliés en Egypte depuis la chute du régime de Hosni Moubarak. Les coptes représentent 6 à 10% de la population égyptienne estimée à 84 millions. Ils dénoncent régulièrement des discriminations à leur encontre.