Les violences en Egypte ont coûté la vie à au moins 30 personnes à Port-Saïd (Nord-Est). Ces affrontements ont éclaté, jeudi soir, à la suite de la condamnation à mort de 21 personnes accusées d’être impliquées dans la mort de 74 supporters lors d’un match de football en février. Mohamed Morsi avait alors décrété l’état d’urgence et autorisé l’armée à se déployer dans la rue pour arrêter les fauteurs de trouble. Selon l’agence africaine de presse (APA), le président égyptien aurait lâché du lest.
Morsi a-t-il écouté la rue ? Selon l’agence de presse africaine (APA), Mohamed Morsi « a accepté le principe de révision de ses décisions sur l’état d’urgence et le couvre-feu pendant 30 jours dans les villes de Suez, d’Ismailiya et de Port-Saïd, lors d’une première séance de dialogue avec des hommes politiques lundi au Caire ».
Pour venir à bout aux violences, qui on éclaté à la suite de la condamnation à mort de 21 personnes accusées d’être impliquées dans la mort de 74 supporters lors d’un match de football en février, le président égyptien a décrété dimanche l’état d’urgence et son gouvernement avait autorisé l’armée à se déployer dans la rue pour maintenir l’ordre et arrêter des civils.
L’effondrement de l’Etat
Le nombre de morts ne cesse de grimper depuis jeudi soir. A l’heure actuelle, on parle de 30 morts à Port-Saïd (Nord-Est). Mohamed Morsi a, pendant un certain temps, tenu à afficher sa fermeté.
L’état-major de l’armée égyptienne s’est exprimée lundi pour taper du point sur la table. Le conflit « risquait de conduire à l’effondrement de l’Etat », a prévenu le général Abdel Fattah al-Siss. Les défis politiques et économiques de l’Egypte constituent une « menace réelle » contre la sécurité du pays, a-t-il ajouté. Et d’assurer : l’armée demeurera « le bloc solide et cohérent » sur lequel « reposent les fondations de l’Etat ».
Morsi ne cède pas
En revanche, Mohamed Morsi refuse toujours de lâcher du lest en matière des revendications de l’opposition égyptienne, à l’origine de la manifestation du 25 janvier, date d’anniversaire endeuillée des deux ans de la révolution qui a renversé l’ex-président Hosni Moubarak.
Ces manifestations contre le régime de Mohamed Morsi, tenues sur la Place la Place Tahrir et dans les principales villes égyptiennes, ont été ponctuées par des heurts entre manifestants et forces de l’ordre. Au total, 7 personnes ont été tuées et 450 autres blessées.
L’opposition égyptienne, représentée par Le Front de salut national (FSN), refuse toujours de dialoguer avec le président égyptien et appelle à manifester vendredi. Et pour cause, « la question de formation d’un gouvernement de salut national n’a pas été discuté pendant cette séance et a été repoussée à une autre, prévue mardi », annonce l’agence africaine de presse (APA).
La mise en garde des Etats-Unis
Au total, toutes les violences en Egypte qui on débuté jeudi soir auraient fait pas moins de 51 morts, selon un bilan publié par France 24. Un conflit social meurtrier dénoncé par les Etats-Unis. « Nous condamnons avec force les violences qui se déroulent dans plusieurs villes égyptiennes », a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney. Avant d’ajouter : « Nous souhaitons que tous les Égyptiens s’expriment de façon pacifique, et que les dirigeants égyptiens disent clairement que la violence n’est pas acceptable ».
Lundi, au moins deux personnes ont été tuées. Un jeune homme a trouvé la mort devant un poste de police à Port-Saïd, et une personne a été tuée par un tir de chevrotine pendant les heurts entre les manifestants et les forces de l’ordre.