Violences au Soudan : une attaque meurtrière fait dix morts civils


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Dans la nuit de lundi à mardi, dix civils ont perdu la vie dans l’État d’Al-Jazira, au centre du Soudan, dans une attaque attribuée aux Forces de soutien rapide (FSR), un groupe paramilitaire qui joue un rôle central dans le conflit qui secoue le pays. Les militants pro-démocratie, qui dénoncent régulièrement les violences commises par ces forces, ont rapporté les faits mardi.

Ces dernières semaines, les FSR sont accusées de multiplier les attaques contre les civils, cherchant ainsi à étendre leur influence au-delà de la capitale, Khartoum, et des zones de conflit historiques comme le Darfour. Al-Jazira, autrefois relativement épargnée par la violence, devient ainsi un nouvel épicentre des tensions. Des violences qui suscitent l’inquiétude parmi la population locale.

Les habitants d’Al-Jazira, pris au piège de ce conflit sanglant, vivent dans la peur constante des exactions paramilitaires. Le manque de sécurité et la brutalité des FSR ont forcé de nombreuses familles à fuir vers des zones plus sécurisées, tandis que d’autres se résignent à vivre sous la menace de nouvelles attaques. La crise humanitaire s’intensifie, ce qui aggrave le désarroi de ces communautés vulnérables.

Un pays plongé dans le chaos depuis le coup d’État

Les militants pro-démocratie, qui luttent depuis longtemps contre l’influence militaire au Soudan, accusent les FSR d’intimider les populations pour asseoir leur contrôle. Selon eux, ces attaques visent à étouffer toute résistance et à instaurer un climat de terreur, visant à maintenir leur domination dans plusieurs régions clés du pays.

Le Soudan est plongé dans une crise profonde depuis le coup d’État d’octobre 2021, qui a renversé le gouvernement civil et mis fin aux espoirs de transition démocratique. Depuis, les affrontements entre les factions militaires rivales et les forces pro-démocratie se sont intensifiés, et laissent peu de place à la paix et aggravant les souffrances des civils.

Les Forces de soutien rapide : un groupe paramilitaire controversé

Les FSR, dirigées par le général Mohamed Hamdan Dagalo dit Hemedti, ont longtemps été accusées d’atrocités, notamment durant le conflit au Darfour. Bien que ces forces aient prétendu jouer un rôle stabilisateur au Soudan, elles se sont régulièrement retrouvées au centre de scandales et de violences, et compromettent la sécurité des civils dans des zones où elles opèrent.

La communauté internationale suit avec préoccupation les événements au Soudan et condamne les exactions contre les civils et appelant à la fin des hostilités. Cependant, les divisions au sein de la communauté internationale compliquent la mise en place de sanctions ou de médiations efficaces. Ce qui laisse la population soudanaise à la merci des milices et des forces paramilitaires.

Réponse du gouvernement et des autorités locales

Face à l’escalade de violence, les autorités soudanaises peinent à prendre des mesures concrètes pour protéger les populations. La fragmentation du pouvoir et la rivalité entre factions militaires affaiblissent les institutions locales. Avec peu de recours, les civils sont pris au piège dans ce conflit interminable. Les besoins humanitaires deviennent de plus en plus pressants au Soudan, particulièrement dans des zones comme Al-Jazira où la violence a récemment pris de l’ampleur.

Les ONG peinent à accéder aux zones touchées en raison de l’insécurité, et des milliers de familles sont plongées dans le dénuement. Ce qui aggrave une situation déjà désastreuse. Alors que l’atmosphère continue de se détériorer, les voix s’élèvent pour appeler à une solution politique et à une transition pacifique.

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