L’affaire de viols d’enfants qui a défrayé la chronique au mois de mai joue les prolongations. En effet, une magistrate canadienne a été désignée lundi pour présider une commission d’enquête qui se veut autonome afin de gérer la question.
Marie Deschamps, magistrate canadienne, est nommée par l’Organisation des Nations Unies afin de présider la commission d’enquête externe qui va travailler sur l’affaire de viols d’enfants qui a éclaboussé des militaires français et africains qui intervenaient en Centrafrique. Elle sera appuyée dans cette mission par d’autres hauts responsables, notamment Hassan Jallow de nationalité gambienne, procureur du Tribunal international pour le Rwanda et de Yasmin Sook, directrice de la Fondation pour les droits de l’Homme en Afrique du Sud.
Mission indépendante
Le porte-parole de l’ONU a tenu à préciser le caractère indépendant de cette mission des experts mandatés. Ces experts « travailleront de manière indépendante ». Les documents et le personnel de l’ONU seront à leur disponibilité. Il ajoute également que « seront protégées des représailles » des personnes disposées à témoigner tout en les exhortant de saisir la commission d’enquête.
Pendant dix semaines, la commission va travailler sur le dossier et les conclusions seront rendues aux termes de l’enquête. La mission de la commission est « de passer au crible la réponse de l’ONU aux accusations d’exploitation et d’abus sexuels par des forces militaires étrangères non placées sous le commandement de l’ONU, et d’évaluer la validité des procédures en vigueur », a-t-on appris.
En plus des faits qui lui sont reprochés dans les abus sexuels commis courant 2013 et 2014 à l’encontre des enfants centrafricains, l’ONU est aussi accusée pour sa lourdeur à réagir. Sont principalement visés par ces accusations les militaires français. La France a ouvert une enquête judiciaire concernant cette affaire imputée à 14 de ses soldats.
Parmi les forces africaines présentes en RCA, l’enquête vise aussi des soldats tchadiens et équato-guinéens, qui sont également accusés d’avoir violé des enfants âgés de 8 à 13 ans.
Viols d’enfants préjudiciable pour l’ONU
Le Secrétaire général adjoint aux droits de l’Homme à l’ONU, Ivan Simonovic, a qualifié de « très préjudiciable » le viol d’enfants pour l’intuition onusienne, avant d’appeler la commission d’enquête d’approfondir son travail. « Cette affaire ne va pas s’effacer d’elle-même, nous devons aller au fond des choses », a-t-il dit.
Aussi, insiste-t-il sur la nécessité d’une justice pour juger les auteurs de ces actes afin d’éviter que l’organisation ne perde de sa crédibilité. « Si nous, qui insistons tout le temps sur la nécessité de faire justice, nous ne sommes pas prêts à établir les faits et à faire rendre des comptes aux coupables, alors nous perdrons toute crédibilité », a-t-il indiqué.