Viol à La Mecque : les Algériens en colère


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Le viol présumé et le meurtre d’une jeune franco-algérienne à la Mecque a mis l’opinion algérienne en émoi. Une enquête a été ouverte, jeudi, pour déterminer les circonstances de sa mort. Beaucoup sont choqués de voir se produire de tels forfaits dans l’endroit le plus sacré de l’islam.

Les autorités saoudiennes ont ouvert, jeudi, une enquête sur les circonstances de la mort d’une jeune frano-algérienne à la Mecque. La jeune fille, âgée de 15 ans, venue de Marseille, a été retrouvée morte, mercredi, sur le toit d’un immeuble adjacent à celui où elle résidait. Selon certains journaux saoudiens, elle se serait jetée du balcon ou de la terrasse de son hôtel pendant qu’elle essayait d’échapper à une tentative de viol. D’après la presse algérienne, elle a été violée puis tuée.

Le porte-parole de la police de la Mecque, le commandant Abdel Mohsen, cité par le quotidien saoudien Al-Watan, a annoncé que « deux employés de l’hôtel en situation irrégulière, de nationalité arabe, ont été appréhendés et sont interrogés ». Le journal, se basant sur des témoignes de personnes employées à l’hôtel, indique que la jeune fille aurait entretenu une relation sentimentale avec l’un des suspects. Selon les témoignages, la jeune fille aurait demandé l’autorisation auprès de son père et quitté sa chambre pour rejoindre une femme âgée avec qui elle avait l’habitude de prendre son repas. L’examen médico-légal a démontré que la victime n’a pas subi de viol, assurent de nombreux médias saoudiens.

Le consul à la rescousse

L’affaire a suscité la colère des Algériens en pèlerinage à la Mecque. Quelque 300 d’entre eux se sont rassemblés devant l’hôtel mercredi pour réclamer une enquête sur les circonstances de la mort de la jeune fille. Le consul général d’Algérie en Arabie Saoudite, Salah Al-Atiya, a dû se rendre en catastrophe sur les lieux pour calmer les esprits. Les journaux algériens ont affirmé jeudi que la jeune fille a été violée puis tuée par des travailleurs Pakistanais et Yéménites qui auraient ensuite jeté son corps.

L’affaire, qui a depuis mercredi fait le tour de la presse arabe, a mis l’opinion algérienne en émoi. « Ce qui a choqué tout le monde, ce n’est pas l’acte, mais le lieu de l’acte ! Imaginez qu’un tel acte se soit produit aux alentours du Vatican », s’indigne un internaute algérien sur l’un des nombreux forums consacré au sujet. Ce n’est pourtant pas la première fois qu’un tel acte est commis dans les lieux saints. Il n’est pas rare que la presse saoudienne se fasse l’écho de crimes semblables dans l’enceinte ou aux alentours de la Mecque.

Violée et fouettée

On apprend ainsi qu’à la fin mars 2010, cinq personnes de nationalité birmane avaient été arrêtées pour avoir enlevé puis violé une jeune fille et sa mère dans le quartier de Kaâkia. Deux jeunes Saoudiens ont enlevé, en aout 2009, une femme de 27 ans dans un parking, non loin de la Grande Mosquée, puis l’ont violée avant de l’abandonner en plein désert. Mais dans l’un des pays les plus conservateurs au monde, il y a parfois bien pire sort que l’infamie d’un viol pour une femme : le fait d’être punie pour…le viol qu’on a subi. En février 2009, un juge saoudien avait ordonné la condamnation à un an d’emprisonnement et à 100 coups de fouet une femme qui avait été victime d’un viol en réunion. La jeune femme a été punie pour avoir accepté d’être prise en voiture par un homme. En novembre 2007, une jeune femme de 19 ans avait été condamnée à 200 coups de fouet et six mois de prison pour avoir osé parler de son viol collectif dans une interview à l’association Human Right Watch. L’Arabie Saoudite, l’un des premiers producteurs de pétrole au monde est aussi parmi les pays les plus rétrogrades en matière de respect des droits de la femme.

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