Thiès, cette ville située à 70 kilomètres de la capitale sénégalaise, Dakar, est devenue méconnaissable aux yeux de ses habitants. Communément appelée la Capitale du rail, Thiès est aujourd’hui envahie par les immondices. Suffisant pour que les populations se demandent s’il y a un maire à Thiès.
(De notre correspondant à Dakar)
Thiès, Ville sale ! C’est ce que disent tous les Thiessois, à l’image d’Alphonse Faye, ancien gradé de l’armée française à la retraite. Lui qui a vécu plus de soixante années dans la Capitale du rail, dit ne plus reconnaître cette ville qui, jadis, faisait partie des plus propres du Sénégal. Sur ces images exclusives d’AFRIK.COM, vous pouvez voir comment la ville de Thiès est inondée d’immondices.
Devant l’école primaire Daniel Brottier, à quelques cent mètres du collège Saint Gabriel, le décor est piteux. Les apprenants sont obligés de marcher sur des ordures pour se rendre à leur établissement. Les cris de détresse des parents et du directeur de l’école Daniel Brottier, M. Gning, ont laissé les autorités thiessoises de marbre.
Sur ces images suivantes, on aperçoit des ordures déposées contre la clôture de la Cour D’appel de Thiès. Ce mur jaune que vous voyez derrière ces ordures est bel et bien la clôture de la Cour d’Appel de Thiès où viennent se nourrir porcs, chats et autres chiens errants. Quant aux automobilistes, ils sont obligés de rouler sur les ordures qui, après avoir envahi le trottoir, inondent la chaussée.
Même décor au marché central de Thiès. Là aussi, c’est une autre catastrophe naturelle. En ce sens que les élèves devant se rendre au collège Saint Gabriel, aux écoles élémentaires Daniel Brottier et Sainte Anne ou encore à la garderie d’enfants Sainte Anne, sont obligés de marcher sur les ordures qui surplombent les trottoirs et une partie de la chaussée. Même les commerçants ne sont pas épargnés, obligés qu’ils sont de vivre avec ces immondices.
Tellement la saleté a envahi cette ville que les populations en veulent à l’édile, Idrissa Seck qui, « faute de rester sur place pour assumer ses responsabilités de maire, n’a pas mis quelqu’un capable, ne serait-ce, de nettoyer cette ville. Il faut oser le dire, si Thiès est aussi sale qu’elle l’est en ce moment, c’est que l’adjoint au maire Yankhoba Diattara ne fout rien ici », déplore Nabou Ba.
« Nous n’avons pas de maire, encore moins de municipalité à Thiès. C’est une honte que cette ville soit devenue ainsi. La saleté a dépassé l’imagination », se désole M. Sow, septuagénaire à la retraite.