Historique. La Palestine est devenue jeudi 29 novembre un Etat observateur non membre permanent à l’ONU. Une victoire qui devrait déboucher sur la naissance d’un nouvel Etat.
Béatitude en Palestine. Sans surprise, le président palestinien a réussi à faire adopter la résolution prévoyant l’adhésion de la Palestine à l’ONU en tant qu’Etat observateur. Un statut identique à celui du Vatican. Une seconde victoire pour la Palestine qui en octobre 2011 est devenue membre de l’Unesco.
Le terme de « territoires palestiniens » devrait être retirer des anales. Car après 65 ans de lutte, la Palestine voit enfin le jour. Dans son discours précédent le vote, Mahmoud Abbas a exprimé à l’Assemblée général sa volonté d’octroyer à son pays un « certificat de naissance » avec Jérusalem-est comme capitale.
Ce sont 138 Etats contre 9 qui ont voté en faveur de l’adhésion de la Palestine à l’ONU, dont la France. L’Allemagne qui avait l’intention de voter contre s’est finalement abstenue comme 40 autres pays, à l’instar de la Grande Bretagne, des Pays-Bas, de la Pologne ou encore de la Roumanie.
Une entrave au processus de paix ?
Cette nouvelle fonction d’Etat observateur permettra aux Palestiniens non seulement d’accéder à des agences de l’ONU et aux traités internationaux mais aussi de ramener le conflit sur les devants de la scène politique. Israël et son fervent allié, les Etats-Unis, accusent le coup. Les deux compères estiment que cette initiative ne fera pas avancer le processus de paix qui doit, selon eux, faire l’objet de négociations directes et non par l’intermédiaire de l’ONU.
Par ailleurs, le problème du blocus à Gaza se pose car le Fatah ne contrôle par ce territoire, gouverné par le Hamas. Et d’après l’ambassadeur israélien à l’ONU, Ron Prosor, cette adhésion ne « donnera pas un statut d’Etat à l’Autorité palestinienne », rapporte l’AFP. L’ambassadrice américaine à Ramallah, Susan Rice, a quant à elle défini ce vote, qui coïncide avec la date anniversaire de l’adoption par l’ONU du plan de partage, le 29 novembre 1947, comme étant « contre productif » et qu’il risque de créer des « obstacles » à la paix.
Menaces de tous bords
Pour l’heure, deux menaces planent au-dessus de la Palestine. Le risque qu’Israël mette à exécution les sanctions prévues en cas de vote favorable. Et de son côté, les Etats-Unis pourrait refuser de verser les 200 millions de dollars d’aide promis aux Palestiniens. La Ligue arabe prévoit un « filet de sécurité » de 100 millions de dollars par mois si une telle mesure de rétorsion a lieu.
La conséquence la plus fondamentale de cette nouvelle stature est que dorénavant la Palestine à la possibilité de ramener le conflit israélo-palestinien devant la Cour pénale internationale. Une hypothèse évoquée par des responsables palestiniens au cas où Israël poursuivrait sa politique de colonisation en Cisjordanie.