C’est une plongée au coeur du Niger mélomane que nous offre le groupe Mamar Kassey avec son album » Alatoumi « . Un album à la fois authentique, profond et dépaysant. A découvrir.
Fermez les yeux, ouvrez vos oreilles et laissez-vous emporter. Hymne au voyage, à la rencontre du Niger authentique, Mamar Kassey installe » Alatoumi » (l’orphelin), son deuxième album. Toute une atmosphère propice à l’évasion mélomane.
Bien à l’aise dans ses vocalises, Yacouba Moumoni, le leader du groupe, non content d’être auteur-compositeur-interprète, s’exécute également de belle manière à la flûte traditionnelle qu’il maîtrise à la perfection. Très abouties, les musiques d' » Alatoumi » sont aussi très riches. Elles viennent se fondre naturellement dans le timbre de Yacouba, pour un résultat des plus réussis.
Le Niger comme si vous y étiez
Il est bien grave pour un chanteur de ne pas avoir de voix. Un problème que Yacouba est loin de connaître. La puissance de sa voix, mis à part le fait déjà pas si mal d’être tout à fait dans le rythme, tient à sa puissance évocatrice. Il chante son pays, il chante le Niger, aidé en cela par la justesse et la beauté de ses choeurs. A l’entendre, à les entendre, vraiment, on s’y croirait.
A classer son album dans une catégorie, nous le ferions volontiers dans les bacs de la musique traditionnelle, bien qu’une discrète et efficace guitare basse vienne souvent renforcer les lignes mélodiques. La flûte, les percussions et, bien entendu, le chant, nous plongent dans l’univers d’une Afrique ancestrale. Si l’ensemble manque un peu de variété, il reste qu’à parler de world music, » Alatoumi » est un modèle du genre. Mamar Kassey : un groupe à écouter, une musique à découvrir.
Salif Sliman
Pour commander le disque : Mamar Kassey, » Alatoumi » Harmonia mundi 2001.