Vers une restriction des libertés des webactivistes en Côte d’Ivoire ?


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Internet (illustration)

En Côte d’Ivoire, les blogueurs et autres webactivistes sont inquiets. Et pour cause ! Deux projets de loi visant à modifier la juridiction sur la presse et l’audiovisuel seront prochainement examinés par l’Assemblée nationale, et pourraient restreindre leur liberté.

Modifier le régime juridique de la presse et de l’audiovisuel, et encadrer par la même occasion l’activité des blogueurs, des influenceurs et autres activistes du web. Voilà l’objectif que se donne désormais le gouvernement ivoirien qui a pris l’initiative de deux projets de loi dans ce sens. Si ces deux lois sont adoptées par le Parlement, les webactivistes seront contrôlés par l’Autorité nationale de presse et la Haute autorité de la communication audiovisuelle, structures de tutelles des journalistes ivoiriens.

De tels projets ne peuvent que susciter l’inquiétude des acteurs du web qui y voient une stratégie pour restreindre leur liberté d’expression. Des voix ont, par conséquent, commencé par s’élever pour dénoncer la chose. « Pourquoi prendre cette ordonnance en y ajoutant les mots blogueurs, influenceurs et webactivistes ? La deuxième question : est-ce que ce n’est pas fait pour davantage censurer ou contrôler tout ce qui est dit sur ces différentes plateformes ? », s’interroge Cyriac Gbogou, vice-président du réseau panafricain de blogueurs AfricTivistes.

« Moi, en tant qu’AfricTiviste, poursuit-il, ça me parle parce que nous luttons pour que les gens puissent avoir plus de voies pour dénoncer les choses et autres en utilisant aujourd’hui tout ce qui est réseaux sociaux et internet. Ce sont des questions que l’on se pose ». Même si le porte-parole du gouvernement ivoirien, Amadou Coulibaly, a tenté de rassurer les uns et les autres sur les intentions réelles du gouvernement qui chercherait, entre autres, à protéger les mineurs contre certains contenus et empêcher la distillation de discours haineux et xénophobes, il n’en demeure pas moins vrai que les contours des deux projets restent à préciser pour apaiser ceux qui s’inquiètent.

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Par Serge Ouitona, historien, journaliste et spécialiste des questions socio-politiques et économiques en Afrique subsaharienne.
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