Quatre parlementaires français de la Nupes (Nouvelle Union Populaire Écologiste et Sociale) ont annoncé la création d’un groupe de travail, ce mercredi 8 mai 2024, à l’occasion du 79ème anniversaire des massacres du 8 mai 1945 en Algérie. Ce groupe a pour objectif de faire reconnaître officiellement ces massacres par la France et de rendre hommage aux victimes.
Ce groupe de travail, composé de Sabrina Sebaihi, Elsa Faucillon, Fatiha Keloua Hachi et Danielle Simonnet, a pour mission principale de soumettre une proposition de loi commune début 2025 visant à la reconnaissance officielle, par la France, des massacres du 8 mai 1945 en Algérie. Une autre mission étant de permettre aux historiens d’accéder aux archives sur ces massacres afin de mieux comprendre les événements et de faire avancer la recherche historique.
Un devoir de mémoire et une lutte contre l’oubli
Il est aussi question d’intégrer ces événements dans les programmes d’histoire pour que les nouvelles générations connaissent ce chapitre sombre de l’histoire franco-algérienne. Le 8 mai 1945, alors que la France célébrait la victoire sur le nazisme, des manifestations pacifiques en faveur de l’indépendance de l’Algérie ont été réprimées dans le sang par les autorités coloniales françaises. Selon les estimations algériennes, ces massacres ont fait 45 000 morts.
Les initiateurs du groupe de travail soulignent l’importance de reconnaître officiellement ces massacres pour rendre hommage aux victimes et à leurs familles, faire face à l’histoire et assumer les responsabilités de la France. Cela permet aussi, selon eux, de lutter contre toutes les formes de racisme et d’intolérance, en plus de construire une relation apaisée entre la France et l’Algérie.
Une initiative saluée par le Président algérien
La création de ce groupe de travail et la volonté de faire reconnaître officiellement les massacres du 8 mai 1945 par la France constituent une étape importante dans le processus de réconciliation entre les deux pays. Cette initiative pourrait ouvrir la voie à une reconnaissance plus large de la guerre d’Algérie et de ses crimes par la France.
Cette initiative a été saluée par le Président algérien, Abdelmadjid Tebboune, qui a rappelé dans un message à la veille de la commémoration que « le dossier de la mémoire de la colonisation française en Algérie est imprescriptible ». Il reste à suivre l’évolution de ce groupe de travail et la proposition de loi qui sera soumise début 2025.