Alger a chargé Rabat qu’il accuse de « violations graves, systématiques, planifiées et préméditées du droit international humanitaire au Sahara Occidental ». Va-t-on vers une nouvelle escalade entre l’Algérie et le Maroc.
L’Algérie a une nouvelle fois chargé le Maroc, en réponse à une sortie du représentant du royaume chérifien auprès de l’ONU, Omar Hilale, lors de la dernière session du Conseil des droits de l’Homme. Le diplomate marocain aurait accusé les membres de la délégation algérienne de chercher à instrumentaliser les travaux en faveur de « l’hostilité (de l’Algérie) à l’intégrité territoriale » du Maroc. Une sortie qui n’a pas plu à Alger, qui a sonné la charge.
Pour Amar Belani, qui s’est confié à TSA, « cet ambassadeur a perdu toute crédibilité auprès de ses collègues à Genève. Son agitation frénétique et contre-productive est inintéressante, car elle ne vise qu’un seul objectif : lui permettre de se maintenir en poste à l’étranger ». Pour le diplomate algérien, Omar Hilale est d’autant plus discrédité qu’il fait « l’apologie de la colonisation et en recyclant les mêmes allégations » contre l’Algérie.
L’Envoyé spécial algérien d’en déduire qu’il ne fait aucun doute que ces « lamentations récurrentes » du diplomate marocain auprès des membres du Conseil des droits de l’Homme « ne masqueront pas les violations graves, systématiques, planifiées et préméditées du droit international humanitaire par la puissance occupante marocaine au Sahara Occidental ». Une passe d’armes qui pourrait déboucher sur une nouvelle escalade.
En effet, un regard dans le rétroviseur nous renvoie en juillet 2021, alors que l’Algérie et le Maroc traversaient une nouvelle crise. Lors du débat général de la réunion ministérielle virtuelle du Mouvement des Non Alignés, les 13 et 14 juillet dernier, il avait été prêté au ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, d’avoir tenu des propos largement en faveur du Front Polisario.
En réponse, Omar Hilale a déploré le fait que l’Algérie « se dresse en fervent défenseur du droit à l’autodétermination » et dans le même temps « refuse ce même droit au peuple kabyle, l’un des peuples les plus anciens d’Afrique, qui subit la plus longue occupation étrangère… Le vaillant peuple kabyle mérite, plus que tout autre, de jouir pleinement de son droit à l’autodétermination ». Une sortie du diplomate marocain qui avait refroidi davantage les relations entre Alger et Rabat.
En effet, en réponse à la sortie du représentant permanent du Maroc auprès de l’ONU, Alger avait rompu ses relations diplomatiques avec le Maroc en plus de fermer son espace aérien au royaume chérifien. Et depuis cette date, la tension entre les deux pays voisins en Afrique du Nord s’exacerbe de jour en jour. Aux dernières nouvelles, l’Algérie a programmé des manœuvres militaires d’envergure à sa frontière avec le Maroc.