Le leader de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), Mamadou Bhoye Bâ, a indiqué, vendredi, à la PANA que les élections législatives, initialement prévues en décembre en Guinée, pourraient être reportées à mars 2008.
Selon le doyen des 48 leaders politiques guinéens, cette nouvelle proposition faite par les formations politiques est consécutive au retard enregistré dans la préparation des consultations qui seront organisées par le « gouvernement de consensus » en place depuis mars dernier, à la suite de la grève générale de janvier et février, reprimée dans le sang par les forces de l’ordre qui ont tué plus de cent personnes.
Le leader de l’UFDG a reconnu les difficultés enregistrées, jeudi, lors d’une réunion convoquée par le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, le Dr Mamadou Beau Kéïta, pour la mise en place de la Commission nationale électorale indépendante (CENI), reclamée depuis plusieurs années par l’opposition.
La CENI devrait compter 25 membres, dont des représentants de l’opposition, mais lors de la réunion, des partis ont demandé l’élargissement de cette structure à 46 membres, ce qui n’a pas été accepté par plusieurs partis politiques, provoquant la fin de la rencontre en queue de poisson.
« C’est dommage. Seul le report est une alternative sérieuse en raison du retard accusé dans la préparation des élections », a souligné le doyen des leaders politiques guinéens, estimant que la fourniture du matériel informatique et la mise en place du chronogramme connaissent des difficultés.
Ainsi, le ministre de l’Intérieur a exhorté tous les partis politiques à plus d’engagement et de tolérance pour que des solutions idoines soient trouvées lors de la troisième réunion, prévue à une date non encore fixée.
Le budget total prévisionnel des législatives est estimé à quelque 79 milliards de Francs guinéens (1 dollar US = 4.000 Fg). L’Union européenne (UE) et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) ont promis une aide de 7 millions d’euros.
Les dernières législatives, boycottées par la majorité des partis d’opposition pour « absence de transparence », ont été organiséee en juin 2002. Le mandat de l’Assemblée nationale, qui devait prendre fin en juin dernier, avait été prorogé jusqu’en décembre prochain, date alors retenue pour le scrutin.