Cet indice est présenté dans le nouveau livre Towards a Worldwide Index of Human Freedom (« Vers un indice mondial de la liberté humaine ») consacré à l’étude des caractéristiques de la « liberté » et des meilleures façons de la mesurer et d’en comparer la mesure entre les pays.
« Notre intention est de déterminer dans quelle mesure les populations sont autorisées à jouir des libertés civiles classiques -libertés d’expression, de religion, de choix économiques individuels, d’association et de rassemblement- dans chacun des pays qui ont fait l’objet de l’enquête. Nous nous intéressons également aux indicateurs de criminalité et de violence, de limitation de la liberté de mouvement, de discrimination légale à l’encontre des homosexuels, et d’entraves à la liberté des femmes », ont déclaré Fred McMahon et le Dr Michael A. Walker, titulaire de la Chaire de recherche en liberté économique (Institut Fraser) et éditeur de l’ouvrage Towards a Worldwide Index of Human Freedom.
« Depuis l’époque des Lumières, les conceptions classiques de la liberté incluent la liberté économique, qui est jugée essentielle à l’existence des autres formes de liberté. Néanmoins, tous les indices de liberté existants ne tiennent compte que des libertés civile ou politique et proposent souvent des définitions obscures de la liberté, ou de la liberté économique. C’est la première fois qu’un indice rassemble les conceptions classiques de la liberté dans un ensemble intellectuellement cohérent. »
Le livre est la première publication du projet Human Freedom parrainé par l’Institut Cato (États-Unis), l’Institut Fraser et le Liberales Institut.
Dans l’indice initial de liberté humaine, la Nouvelle-Zélande est le pays qui offre le plus haut niveau de liberté humaine, suivie par les Pays-Bas, puis Hong Kong. L’Australie, le Canada et l’Irlande se classent ex æquo au quatrième rang; les États-Unis et le Danemark figurent au septième rang; et le Japon et l’Estonie se partagent le neuvième rang. Les pays qui figurent aux derniers rangs sont le Zimbabwe, le Myanmar, le Pakistan, le Sri Lanka, et la Syrie.
Towards a Worldwide Index of Human Freedom met également en lumière l’évolution des libertés économique, politique et sociale du monde antique à aujourd’hui dans 10 chapitres rédigés par 13 universitaires et économistes du Canada (Institut Fraser, Canadian Constitution Foundation), des États-Unis (Institut Cato, Université Emory), de l’Allemagne (Liberales Institut, Université Gœthe de Franfort-sur-le-Main), et de Russie (Institute of Economic Analysis). Les notes en fin de chapitres incluent les suivantes :
« From Pericles to Measurement » (De Périclès à la mesure), par Fred McMahon (Institut Fraser)
Cet article retrace le concept de liberté depuis l’époque classique et fait la revue de discussions plus récentes, allant des Lumières aux études analytiques modernes. M. McMahon en conclut que les indices modernes de liberté sont lacunaires et manquent souvent de cohérence. Il plaide pour l’instauration d’une mesure de la liberté complète et compatible avec la conception de la liberté la plus apparentée au sens commun, soit le concept de « liberté négative » d’Isaiah Berlin, qui se définit comme l’absence d’entraves aux actions individuelles.
« An Index of Freedom in the World » (Un indice de liberté dans le monde), par Ian Vásquez (Institut Cato) et Tanja Štumberger (Fondation Atlas pour la recherche économique)
Les auteurs dressent l’ébauche initiale d’une mesure objective de la liberté humaine dans le monde, combinant pour la première fois la liberté économique avec d’autres formes de liberté. Une telle mesure permettra aux chercheurs de répondre à d’importantes questions concernant les répercussions (positives et négatives) de la liberté négative ainsi que les conditions qui favorisent ou compromettent la liberté.
« From Fighting the Drug War to Protecting the Right to Use Drugs », (De la guerre contre la drogue à la protection du droit d’utiliser la drogue) , par Doug Bandow (Institut Cato)
Selon M. Bandow, « pour que la liberté ait un sens, il faut qu’elle intègre la protection de la liberté de poser des actions même dans les cas où ces actions peuvent offenser des individus et même des majorités. Ainsi en est-il de la consommation de drogues actuellement prohibée aux États-Unis et dans d’autres pays ». Ce principe devrait s’appliquer, que la légalisation entraîne ou non des répercussions négatives. L’auteur soutient toutefois qu’une légalisation adéquatement structurée contribuera à limiter les dégâts plutôt qu’à les augmenter. Et plus important encore, l’auteur suggère que la guerre contre les drogues a entraîné la relégation et la limitation d’autres formes de liberté. Pour ces raisons et d’autres, l’article plaide pour la reconnaissance de la consommation de drogues à titre de « liberté protégée ».
« A Compact Statement of a Cost-based Theory of Rights and Freedoms » (Une déclaration « compacte » d’une théorie fondée sur les coûts des droits et libertés), par Michael A. Walker (Institut Fraser)
L’auteur distingue deux types de libertés : celles dont la protection n’entraîne que peu ou pas de coûts pour la société et celles dont la protection requiert l’affectation de ressources dédiées. Les premières requièrent simplement que le gouvernement s’abstienne d’intervenir. Les secondes incluent le droit à la sécurité des biens et des personnes ainsi que certains aspects de la liberté de parole, le gouvernement se devant, dans ce dernier cas, de jouer un rôle actif dans la protection des individus qui tiennent des propos impopulaires.
« La notion de liberté est l’une des notions les plus controversées dans les discours politique et philosophique, et c’est aussi l’une des plus fondamentales », a déclaré M. McMahon.
« Notre livre pose les jalons d’un cadre analytique et d’un outil de mesure rigoureux dans le but de parfaire l’appréciation objective de la liberté humaine dans le monde. »
Emmanuel Martin est analyste sur www.LibreAfrique.org
Publié en collaboration avec LibreAfrique.org