La peste bovine, qui a décimé des troupeaux entiers et jeté la suspicion sur la viande, vivrait ses derniers jours. Une coopération internationale diligentée par la FAO a permis de venir à bout de cette maladie animale, qui devrait être déclarée définitivement vaincu dans le monde entier l’année prochaine.
De notre envoyé spécial à Rome
La peste bovine ne pourrait être bientôt qu’un lointain souvenir. C’est du moins ce qu’affirme le Directeur général de L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Jacques Diouf, qui a donné un point de presse sur le sujet jeudi à Rome, au siège de l’Organisme onusien. Jaques Diouf était entouré, pour la circonstance, de quelques personnalités ayant participé au projet d’éradication de cette maladie animale : Modibo Traoré, chef du Département de l’agriculture de la FAO, Dr Juan Lubroth, vétérinaire en chef de la FAO et Dr Kazuaki Miyagishima de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE).
« Ce serait la première fois, dans l’histoire de l’humanité, qu’une maladie animale est éradiquée à l’état sauvage, et seulement la deuxième fois que l’homme vient à bout d’une maladie, après la variole en 1980 », s’est félicité Jacques Diouf. A l’en croire, l’éradication de la peste bovine à l’échèle mondiale devrait être officiellement proclamée par la FAO et l’OIE à la mi-2011. Le Directeur général de l’OIE, Bernard Vallat est tout aussi affirmatif : « Nous somme confiant que l’Assemblée mondiale des délégués de l’OIE reconnaîtra officiellement les derniers pays restants indemnes de la maladie en mai 2011, clôturant par là même les activités de l’OIE sur l’éradication de la peste bovine », a-t-il indiqué. Selon Kazuaki Miyagishima, c’est en effet au cours de l’année prochaine que certains pays obtiendront leur certification attestant la victoire définitive sur la peste bovine.
La victoire d’une coopération mondiale
Pour parvenir à un tel résultat, la FAO a réussi a créer une synergie internationale contre la peste bovine. Celle-ci a rassemblé outre l’organisme onusien, l’OIE et de nombreux donateurs, à l’instar de l’Union européenne. Tous se sont réunis dès 1994 dans le Programme mondial d’éradication de la peste bovine (GREP). Lequel donnera la dernière impulsion décisive à une campagne de recherche scientifique, de surveillance et de vaccination des animaux sur le terrain qui durait depuis des dizaines d’années. « Le succès extraordinaire du GREP n’aurait guère été possible sans les efforts coordonnés et la détermination résolue des gouvernements de tous les pays touchés et exposés, sans le Bureau interafricain pour les ressources animales de l’Union africaine et les organisations régionales responsables en Asie et en Europe, sans les organismes donateurs engagés dans cette entreprise », explique le Directeur général de la FAO. Et d’ajouter, enthousiaste : « Ensemble, nous avons vaincu la peste bovine. Ensemble, nous sommes plus forts, ensemble, nous éliminerons la faim dans le monde. » De son côté, Modibo Traoré a insisté sur le rôle déterminant joué dans les pays par les agents vétérinaires, qui agissent sur le terrain.
Maladie contagieuse, la peste bovine est une grande tueuse, avec des taux de mortalité avoisinant les 100% dans les cas extrêmes. Causée par un virus et se diffusant par le contact avec du matériels contaminés, elle a décimé des millions de bovins, buffles, yacks et d’espèces sauvages apparentées. Au début des années 1980, elle sévissait encore violemment dans le monde entier, causant des pertes estimées à 2 milliards de dollars dans le seul cas du Nigeria.