Depuis 2018, la République Démocratique du Congo fait face à sa dixième épidémie de la maladie à virus Ebola. Celle-ci revêt un caractère particulier et dangereux du fait que non seulement elle touche simultanément deux provinces dont l’Ituri, au nord, mais aussi qu’elle est la deuxième la plus importante dans l’histoire de cette maladie après celle qui a tué près de 11 OOO personnes en Afrique de l’Ouest, précisément en Guinée, Liberia et Sierra Leone, en 2013-2014.
Selon la situation épidémiologique publiée le mercredi 22 janvier 2020 par le comité national multisectoriel de la riposte à la maladie à virus Ebola, 3 297 personnes ont déjà été infectées par cette maladie, depuis son avènement en RDC. Parmi elles, 2 238 décès et 1140 personnes guéries sur toute l’étendue de ce vaste pays au cœur de l’Afrique. Des chiffres plutôt alarmant qui inquiètent la communauté malgré l’introduction de deux vaccins dont Johnsonjohnson.
Dans sa communication, lors de la séance d’information avec le Premier ministre Ilunga Ilukamba, le docteur Jean-Jacques Muyembe Tamfum, coordonnateur du secrétariat de la riposte, a fait savoir que la fin de l’épidémie à virus Ebola pourra être déclarée à la fin du mois de février prochain. « L’épidémie à virus Ebola est en voie d’être éradiquée d’ici fin février prochain », déclare-t-il, la courbe épidémique d’infection montrant une décroissance régulière des nouveaux cas.
Une assurance à prendre avec prudence suite au nombre des cas confirmés, au manque d’engagement communautaire dans certaines parties du pays dont l’Ituri et le territoire de Beni où l’on documente toujours de nouveaux cas de la maladie à virus Ebola, ainsi que l’insécurité signalée dans des zones affectées par cette maladie.
Par ailleurs, le Docteur Muyembe a reconnu que des contraintes financières et sécuritaires entravent le bon déroulement de la riposte. « Les agents de santé qui se sont retirées à Beni à partir de Mangina où la situation sécuritaire est préoccupante, font actuellement des navettes entre ces deux localités, pour la poursuite des soins et la protection du matériel », renchérit-il
Pour rappel, l’organisation mondiale de la santé a indiqué, au mois d’août 2019, que la présence de la maladie à virus Ebola en République Démocratique du Congo est une urgence de santé publique de portée internationale.