Vendredi Saint : la reprise des violences fait trembler l’Egypte


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Alors que de la violence gagne du terrain en Egypte entre pro et anti-Morsi, de nouvelles tensions sont à craindre pour ce premier vendredi de Ramadan. Après la mort d’une cinquantaine de manifestants devant le siège de la Garde suprême ce 9 juillet et l’assassinat d’un chrétien copte ainsi et d’un soldat cette semaine, le spectre d’un conflit civil ou inter-religieux hante les esprits.

« Je veux que mes droits et mon président reviennent et que ceux qui sont tombés ne soient pas morts pour rien. Le Président Morsi reste le président légitime. Le docteur Morsi est le président de la République », déclare un pro-Morsi. Alors que l’Egypte s’apprête à vivre son premier vendredi du Ramadan, les tensions entre les partisans et opposants du Président déchu s’intensifient. Le pire est à craindre.

Depuis la chute du Mohamed Morsi ce 3 juillet dernier, le pays fait face à une montée en puissance de la violence. L’Egypte vit au bord d’un conflit politico-religieux profond, face à l’inaptitude des dirigeants à remettre le pays sur les rails et à proposer une feuille de route claire et précise.

Certains pointent du doigt une classe politique déboussolée, incapable de répondre aux aspirations du peuple. « Le véritable drame de l’Egypte, c’est que personne ne semble en mesure de présenter un projet cohérent, capable de fédérer et redresser le pays. Hier, l’armée devait dégager. Aujourd’hui, les Frères musulmans. Demain à qui le tour ? », déclare Farid Omeir, correspondant en Egypte pour la Tribune de Genève.

Entre islamistes et armée, le divorce est consommé

Islamistes et armée se regardent en chiens de faïence. Une confrontation sanglante a opposé partisans des Frères musulmans et l’armée, devant le siège de la garde républicaine. La manifestation a été réprimée dans le sang. Le bilan est lourd : plus de 50 morts et des centaines de blessés.

Dans la foulée, Hicham Barakat, nouveau Procureur général égyptien rejette la responsabilité sur les Frères musulmans et ordonne l’arrestation de Mohamed Badie, guide suprême du mouvement islamiste. Les islamistes réagissent et affirment leur refus de tourner le dos au gouvernement d’Adly Mansour, nouveau Président par intérim : « un décret constitutionnel signé par un homme nommé par un putschiste ramène le pays à la case de départ. Nous ne pactisons pas avec des putschistes. Nous rejetons tout ce qui émane de ce coup d’Etat militaire ».

Coptes et soldats égyptiens, nouvelles cibles des extrémistes

Les coptes et les soldats égyptiens à nouveau dans le collimateur des extrémistes à Sinaï. La communauté copte égyptienne risque de payer un lourd tribut. Mardi matin, le corps décapité d’un chrétien copte kidnappé par des assaillants, dont l’identité reste à déterminer, plonge les chrétiens du pays dans le désarroi.

D’après les sources officielles fournies par l’armée, la victime, Magdy Lamay Habib, était âgée de 59 ans. Il aurait été enlevé depuis six jours. Son corps mutilé a été retrouvé dans un cimetière à Sheikh Zuweid, ville bédouine dans le gouvernorat égyptien du Sinaï Nord, près de la frontière avec la bande de Gaza. Il a été transféré à la morgue de l’hôpital général d’El-Arish. Cet assassinat intervient quelques jours après la mort d’un soldat égyptien, tué dans le Sinaï le 5 juillet.

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