La professeure d’infectiologie Karine Lacombe a confié être inquiète quant à l’évolution de la variole du singe en France. Le dernier bilan de Santé Publique France, en date du 3 juin, indique que 51 infections ont été recensées en France, dont la plupart en Ile-de-France. En Afrique, des pays comme le Maroc ont renforcé leur vigilance.
Dans un entretien accordé au Parisien, ce dimanche 5 juin 2022, l’infectiologue française Karine Lacombe estime que les chiffres actuels de la variole du singe «sont très probablement sous-estimés». Evoquant un déficit de structure médicale pouvant diagnostiquer une telle infection, elle met en garde que l’épidémie parallèle de varicelle peut aussi créer des confusions et des sous-diagnostics. Et de lancer un appel : «Nous, infectiologues, militons pour ouvrir ces tests à plus de laboratoires pour ne pas passer à côté de cas».
Alors que les autorités sanitaires françaises assurent avoir suffisamment de traitement pour contenir la flambée épidémique, Karine Lacombe rappelle que les possibilités de traitements sont assez faibles contre cette maladie. Elle déplore que le vaccin contre la variole du singe «n’est disponible qu’en quantité limitée», non sans rassurer qu’un antiviral est en phase terminale. S’agissant de la stratégie de vacciner les cas contacts, la spécialiste s’interroge : «cette vaccination dite en anneau suffira-t-elle à juguler l’épidémie ? Faudra-t-il aller plus loin en vaccinant aussi les contacts des contacts ?».
Pendant ce temps, la vigilance a été renforcée au Maroc, où le premier cas confirmé de variole du singe a été enregistré, selon une annonce faite le jeudi 2 juin 2022, par les autorités sanitaires royales. Le communiqué du département sanitaire précisait que l’état de santé du patient est stable et n’est pas préoccupant. Le malade, ajoute le communiqué reçoit actuellement les soins de santé nécessaires et est pris en charge conformément aux procédures sanitaires approuvées.
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