La Saint-Valentin dans les pays africains anglophones ne se limite pas à dire « je t’aime » à l’élu(e) de son cœur, comme dans les Etats francophones du continent. Ce samedi, les Kenyans, Zimbabwéens, Sud-Africains, Ghanéens ou Nigérians vont profiter de cette institution pour prouver à leurs amis à quel point ils comptent. Cartes, fleurs, chocolats…Tous les moyens sont bons pour témoigner son affection.
Des fleurs et des chocolats comme s’il en pleuvait. La Saint-Valentin sera principalement, ce samedi, l’occasion pour les Africains francophones de témoigner ou de révéler leur amour. Mais dans les Etats anglophones du continent, beaucoup ne manqueront pas en plus d’envoyer des cartes chaleureuses à leurs amis et aux personnes qui leur sont chères. Une particularité typiquement anglo-saxonne, qui fait de cette fête une véritable institution. Cette tradition est surtout suivie par les jeunes, qui ne reculent devant rien pour prouver leur affection. Pour certains adultes, cette célébration est parfois le moment de remettre leur couple sur les rails ou, pour les hommes, de faire leur demande en mariage.
Montrer son amour dès le plus jeune âge
Cette célébration de l’Amour et de l’Amitié commence dès le plus jeune âge. En Afrique du Sud, les enfants sont mis dans le bain très tôt. Les écoles maternelles et primaires achètent des rubans blancs et rouge. Les élèves demandent de l’argent à leurs parents pour en offrir à leurs amis. « Ils donnent le blanc à ceux pour lesquels ils ressentent de l’amitié. Le rouge est réservé à ceux que l’écolier admire ou aime en secret. C’est une tradition qui marche très bien ici », explique Gaio, une Sud-Africaine de 37 ans.
Comme en Afrique du Sud, les cartes sont aussi très en vogue dans les cours de récréation ce jour-là au Zimbabwe. Les enfants en préparent pour leurs parents et leurs camarades. Et cette démonstration d’affection ne s’affadit pas lorsque l’on atteint les classes supérieures. Il n’y a pas de pudeur à afficher ses sentiments, comme c’est parfois le cas dans les pays francophones. « Cette après-midi, j’ai adoré voir les élèves s’échanger des cartes et s’offrir des fleurs, raconte Malcom, 57 ans, manager du collège zimbabwéen de Arundel (Harare). La Saint-Valentin a lieu demain (samedi, ndlr), mais comme beaucoup n’auront pas cours, ils ont anticipé. »
Revêtir la couleur de l’amour
Plus les jeunes grandissent et plus ils façonnent la fête de l’Amour et de l’Amitié à leur image, à leur évolution. Dans certains pays anglophones tout le monde s’habille en rouge pour la Saint-Valentin. « Cette année, mes amies et moi avons décidé de nous habiller en rouge. Je vais donc m’acheter aujourd’hui un tee-shirt, un pantalon et des chaussures de cette couleur », se réjouit Aïcha, une Ghanéenne de 20 ans. Son programme est déjà tout près pour le jour J. « Je vais inviter mes amies à dîner à la maison. Après, nous irons à la plage pour boire des sodas. Et enfin, nous irons danser en boîte », égraine-t-elle. Et le petit ami dans tout ça ? « Je ne le verrai pas. Nous allons passer la journée uniquement entre filles ». Pour Aïcha, la Saint-Valentin sera donc placée sous le signe d’une amitié rougeoyante.
Au Kenya, il y a moins de chance de voir un groupe d’ami(e)s arpenter les rues vêtus de rouge. « Cette teinte est réservée aux couples », souligne Christine, une Kenyane de 56 ans. Et d’ajouter : « Ce sont surtout les jeunes qui célèbrent cette fête. Les personnes plus âgées sont beaucoup moins nombreuses à faire quelque chose de particulier ce jour-là ». « La Saint-Valentin n’intéresse pas tellement les adultes, renchérit Uche, un Nigérian de 35 ans. Certains achètent des cartes à leurs collègues, mais ce sont les jeunes qui s’investissent le plus. Ils peuvent envoyer jusqu’à huit cartes, offrir du chocolat ou des roses ».
Devine qui je suis
En Afrique du Sud, les adultes sont plus ludiques. « Ceux qui travaillent peuvent choisir d’envoyer des messages anonymes à des collègues. C’est à ces derniers de deviner qui en est l’auteur. Plus simplement, ils envoient des cartes de Saint-Valentin par Internet et écrivent des textos ou des e-mails », explique Gaio. Parfois aussi, plus romantiques. « Les hommes profitent de ce jour pour demander la main de la femme qu’ils aiment. Les couples remettent le compteur des troubles passés à zéro devant une table au restaurant », poursuit la Sud-africaine, qui dirige un restaurant dans le nord du pays. Pour l’occasion, son établissement, comme certains autres, a d’ailleurs préparé pour la première fois des menus spéciaux. « Toutes les places disponibles sont réservées », assure-t-elle.
La Saint-Valentin, relativement récente sur le continent, rassemble un nombre de plus en plus important d’adeptes. Surtout chez les nouvelles générations. Un engouement que certains expliquent par une forte influence des Etats-Unis et des pays occidentaux. Peu importe si l’épaisseur du portefeuille est peu conséquente, les Africains anglophones se débrouillent toujours pour offrir. Le leitmotiv n’est donc pas tant : « quand on aime on ne compte pas », mais plutôt : « parce qu’on aime, il faut se donner les moyens d’offrir ». Le geste fera toujours plaisir.