À l’opposé de certains pays africains dont les dirigeants affichent un zèle incompréhensible, en imposant la vaccination anti-Covid à leurs populations, l’Afrique du Sud, pays le plus touché par la maladie sur le continent, garde une attitude plutôt réservée. Un exemple qui devrait inspirer les autres pays.
Alors que les gouvernements de certains pays africains, marchant sur les pas de certains pays occidentaux, imposent la vaccination contre le Covid-19 à leurs populations, les autorités de l’Afrique du Sud, pays le plus touché par la pandémie sur le continent, sont plus réservées. Face au zèle de certaines structures comme l’assureur Discovery, qui ont décidé d’imposer la vaccination à leurs employés, le Président Cyril Ramaphosa et son gouvernement, tout en souhaitant de voir tous les Sud-Africains vaccinés, se montrent circonspects, et respectueux du droit des citoyens à choisir librement de se faire vacciner.
« Au bout du compte, personne ne devrait être forcé de se faire vacciner. C’est le message que nous souhaitons faire passer à ces différentes entreprises. Si elles doivent se retrouver face à une situation où certains employés refusent de se faire vacciner, il y a plusieurs façons de réagir. Mais il faut les traiter de façon humaine, en espérant qu’ils finiront par être incités à se faire vacciner, pour pouvoir sauver les vies de leurs collègues », a déclaré Cyril Ramaphosa, ce vendredi.
Le ministre sud-africain de la Santé, marchant dans le sillage de son Président, préconise la méthode douce qui consiste à motiver la population en encourageant les personnes déjà vaccinées : « Et parmi ces encouragements que nous examinons se trouve l’idée de proposer des récompenses. Mais nous ne parlons pas là de débourser des sommes d’argent, non… Nous explorons plutôt la possibilité suivante : en échange d’une preuve de votre vaccination, certaines activités pourraient être à nouveau accessibles, des activités sportives, culturelles, ou d’autres formes de rassemblements », a laissé entendre le ministre.
Tout ceci alors que l’Afrique du Sud est le pays le plus touché par la maladie sur le continent et n’a vacciné que 10% de sa population.
Un exemple inspirant
L’exemple sud-africain devrait faire école sur le continent. Au nom de quelle protection de la vie humaine certains gouvernants ou certaines structures se voient-ils obligés d’imposer la vaccination à leurs populations ou à leurs employés ? À la date du 31 août 2021, on dénombrait 7 763 616 cas cumulés et un total de 195 475 morts sur tout le continent, selon le Centre africain pour le contrôle et la prévention des maladies. Le taux de mortalité est donc de 2.5 %.
En comparaison, le nombre de décès dû au paludisme en Afrique s’élevait à 384 000 personnes, en 2019, sur un total de 409 000 décès enregistrés dans le monde. Parmi ces victimes, beaucoup d’enfants, ce qui fait de cette maladie pourtant traitable et évitable, l’une des principales causes de mortalité infantile en Afrique. Somme toute, une maladie qui touche la relève, l’avenir du continent.
Au regard de ces données, laquelle de ces deux maladies devrait retenir l’attention de gouvernements responsables, soucieux de sauvegarder la vie de leurs administrés ? La réponse coule de source. Le Covid-19 n’est pas la priorité. Mais au lieu de se concentrer sur l’essentiel, certains parmi les gouvernements africains veulent suivre béatement l’exemple de l’Occident où le Covid-19 est un réel problème.
Qu’on cesse de mentir aux pauvres populations. Les enjeux dans cette imposition de la vaccination semblent ailleurs. La vaccination d’accord ! Mais il faudra bien laisser chacun prendre sa décision, en toute responsabilité.