L’ONU exhorte l’Algérie et le Maroc à prendre des mesures pour assurer la sécurité des 41 réfugiés syriens échoués depuis plusieurs semaines le long de la frontière entre les deux frères ennemis du Maghreb.
Dans un communiqué le HCR, l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, demande d’urgence « un passage sûr et l’admission pour le groupe de Syriens confrontés à des conditions déplorables et bloqués à la frontière entre l’Algérie et le Maroc« .
Les réfugiés syriens, y compris des bébés et une femme enceinte ayant besoin de soins médicaux, sont bloqués à la frontière depuis le 17 avril, alors que le Maroc et l’Algérie ont échoué à se coordonner pour gérer la situation. Le Maroc refuse de régulariser ces réfugiés et estime que c’est à l’Algérie de prendre ses responsabilités puisque c’est ce dernier qui les a déplacé vers la frontière. L’Algérie a rejeté les accusations, affirmant que les fonctionnaires marocains avaient essayé d’envoyer un groupe de Syriens au-delà de la frontière entre les deux voisins d’Afrique du Nord.
Dans un communiqué publié il y a trois semaines, Human Rights Watch (HRW) avait déjà invité les deux pays à réagir : « Alors que les autorités algériennes et marocaines se querellent pour déterminer lequel des deux pays doit accueillir les Syriens, des hommes, des femmes et des enfants sont pris au piège dans une zone désertique près de la frontière, où ils dorment à la belle étoile et sont dans l’incapacité de demander l’asile « , mais sans que cela n’entraine de réaction des deux gouvernements.
L’ONU fait part de sa profonde préoccupation en raison de « la détérioration rapide des conditions pour ce groupe de réfugiés syriens vulnérables, et a appelé aujourd’hui l’Algérie et le Maroc à répondre d’urgence aux besoins humanitaires, à faciliter l’accès pour ces réfugiés et à leur permettre de rejoindre un lieu sûr et/ou d’être réunis avec leurs familles« .
Des vidéos publiés sur réseaux sociaux la semaine dernière montrent la mobilisation de la population de la ville frontalière de Figuig demandant au gouvernement marocain de permettre le passage réfugiés syriens avant le mois sacré du Ramadan, qui a débuté le week-end dernier.
Suite du communiqué du HCR
Les deux gouvernements doivent agir rapidement pour faciliter le passage immédiat et sécurisé des quarante et un réfugiés syriens vulnérables – dont des enfants, des bébés et des femmes, y compris au moins une femme enceinte ayant d’urgence besoin d’une césarienne. C’est une question de vie et de mort pour cette femme et son enfant à naître.
De plus, l’ensemble de ce groupe de réfugiés est exposé aux éléments et à la menace sérieuse des scorpions et des serpents, très répandus dans cette région reculée. Nous demandons à l’Algérie et au Maroc de travailler avec nous afin de faire cesser cette situation dangereuse et intenable pour ces réfugiés syriens désespérés et actuellement bloqués.
Ce groupe de quarante-et-un réfugiés syriens est bloqué à la frontière entre l’Algérie et le Maroc depuis le 17 avril 2017. A la fois l’Algérie et le Maroc considèrent que ce groupe de Syriens se trouve hors de leurs territoires respectifs. Le HCR demande toutefois des mesures pour mettre le groupe en sécurité humanitaire et se tient prêt à offrir ses « bons offices » pour coordonner cette évacuation vitale.
Il est urgent d’agir et nous appelons les deux gouvernements à prendre des mesures immédiates et constructives pour défendre les impératifs humanitaires internationaux et évacuer ce groupe vulnérable.