Dans un contexte de tension croissante au Sahel, la Coalition Citoyenne pour le Sahel lance un appel pressant à la suite de l’enlèvement, vendredi, du Dr Daouda Diallo, figure emblématique de la lutte pour les droits humains au Burkina Faso. Cet événement tragique renforce les inquiétudes quant à la sécurité des défenseurs des droits de l’homme et la situation politique dans la région.
La disparition soudaine du Dr Daouda Diallo, capturé le 1er décembre par des individus non identifiés, secoue la communauté des droits de l’homme. La Coalition Citoyenne pour le Sahel, représentant des organisations de la société civile ouest-africaine, exige la libération immédiate du Dr Diallo et interpelle directement les autorités burkinabè pour une intervention rapide et efficace. Le Dr Diallo est reconnu pour son engagement dans la défense des droits humains au Burkina Faso. Il a reçu des distinctions prestigieuses pour son travail.
Un contexte de répression et de censure
L’enlèvement du Dr Diallo intervient dans un climat de répression, accrue depuis le coup d’État d’octobre 2022 au Burkina Faso. La montée en puissance de la junte militaire a vu une augmentation notable de la censure et de l’intimidation envers les médias et les voix dissidentes.
En outre, la Coalition exprime son inquiétude face à l’escalade des discours de haine sur les réseaux sociaux, visant spécifiquement les activistes et les membres de la société civile, et appelle à une action immédiate des plateformes en ligne pour endiguer cette vague de violence verbale. D’autre part, les médias français historiques sont tous coupés. Après RFI, France 24 et LCI, le Burkina Faso vient de suspendre Le Monde après un article contestant le point de vue officiel de la junte.
La région du Sahel, englobant le Burkina Faso, le Mali et le Niger, est depuis plusieurs années en proie à des tensions et des conflits persistants. Cette zone, caractérisée par une instabilité politique chronique et des défis sécuritaires majeurs, est le théâtre d’activités de groupes armés, de tensions intercommunautaires, et d’attaques terroristes récurrentes.
Des tensions persistantes dans la région du Sahel
Ces facteurs exacerbent les problèmes humanitaires, entraînant des déplacements massifs de populations et une crise des réfugiés. La situation sécuritaire précaire et les actions militaires parfois contestées des gouvernements locaux contribuent à un climat de peur et de suspicion, rendant le travail des défenseurs des droits humains comme le Dr Daouda Diallo encore plus crucial, mais également plus risqué. Le G5 Sahel qui coordonnait la lutte contre le terrorisme dans la région est en phase de dissolution.
Cette instabilité régionale est aggravée par des défis économiques et environnementaux, notamment le changement climatique, qui accentuent la vulnérabilité des populations locales. Les gouvernements de la région, avec le soutien de partenaires internationaux, luttent pour restaurer la paix et la sécurité, mais les progrès restent fragiles et intermittents. L’enlèvement du Dr Diallo et les cas similaires soulignent l’urgence d’une réponse coordonnée et respectueuse des droits humains pour adresser les multiples crises qui frappent le Sahel.
Dans ce contexte préoccupant, la Coalition Citoyenne pour le Sahel rappelle aux autorités du Burkina Faso leur devoir de protéger les droits fondamentaux, dont la liberté d’expression, et de prioriser la sécurité des populations civiles dans toute la région du Sahel.