À l’Université Marien Ngouabi de Brazzaville, les cours n’ont toujours pas repris. La grève lancée depuis le 1er octobre par le collège intersyndical de l’université se poursuit, au grand dam des étudiants.
Au Congo-Brazzaville, les enseignants du supérieur et le gouvernement continuent de se regarder en chiens de faïence. Pas d’avancée notable depuis le déclenchement, le 1er octobre 2024, d’une grève générale et illimitée par l’Intersyndicale des enseignants de l’Université Marien Ngouabi.
Des revendications toujours non satisfaites
Les principales revendications sont
- le paiement de tous les salaires dus aux travailleurs de l’Université Marien Ngouabi
- le paiement de toutes les heures diverses dues depuis 2018 à ces travailleurs
- la signature d’un nouveau protocole d’accord, gage d’une paix sociale à l’Université Marien Ngouabi.
Et là-dessus, c’est pratiquement le statu quo, à en croire le président de l’Intersyndicale, Jean-Didier Mbelé : « Nos revendications restent les mêmes. À ce jour, le gouvernement ne nous a payé qu’un seul mois de salaire sur les quatre mois dus. Le gouvernement doit jouer sa partition en nous conviant aux négociations le plus vite possible. La balle est dans le camp du gouvernement de la République », a-t-il confié à RFI. Les enseignants grévistes ne conçoivent pas que l’État puisse payer régulièrement les salaires des autres fonctionnaires et accumuler des arriérés pour eux autres qui enseignent à l’université.
Qu’adviendra-t-il des étudiants ?
Les véritables victimes de cette impasse restent les étudiants. Privés de cours depuis la rentrée académique, beaucoup craignent désormais une année blanche. Cette perspective plonge les jeunes dans une profonde angoisse, alors que leurs ambitions académiques et professionnelles semblent compromises.
« Nous ne savons pas ce qui nous attend. Si le gouvernement et les enseignants ne trouvent pas rapidement un accord, nous allons perdre une année entière », s’inquiète un étudiant en droit.
Cette grève n’est pas un événement isolé. En juin dernier, un mouvement similaire avait paralysé l’université pendant 40 jours. Il n’avait pris fin que le 22 juillet, après le paiement de deux mois de salaire aux enseignants (avril et mai).
Pourtant, malgré cette accalmie temporaire, le gouvernement n’a pas profité de la période des vacances pour engager des discussions sérieuses avec les syndicats. Résultat : les tensions ont repris de plus belle dès la rentrée, forçant l’Intersyndicale à recourir une fois de plus à la grève.