La taxe sur le registre des appareils mobiles (RAM) est au cœur d’indignations en République Démocratique du Congo. Avec un coût de 7 dollars, payables en 6 tranches, cette taxe est perçue comme une charge de trop au regard du coût élevé des crédits téléphoniques et des données mobiles.
En République Démocratique du Congo, des voix se lèvent contre la taxe sur le registre des appareils mobiles et désapprouvent le prélèvement opéré par les opérateurs des télécoms sur les crédits de communication. Dans les rues et sur la Toile, les utilisateurs sont unanimes : « La taxe RAM est une charge de trop et exige des explications claires de la part du ministère des Postes Télécommunications et de la Nouvelle technologie de l’Information et de la Communication (PTNTIC) ainsi que de l’Agence de Régulation des Postes et Télécommunications du Congo (ARPTC) ».
#RAM est une escroquerie intellectuelle contre le peuple congolais .
Vivement des manifestations de grande envergure contre ce système.— Maria Ntusani Mpenge (@MariaNtusani) May 1, 2021
Dossier #RAM: même l'initiateur (Mr le Ministre) est perdu. Il lance une taxe et il est incapable d'expliquer le pourquoi, comment, sur quoi et la possibilité de résoudre le problème. A la fin, il dit qu'il ne sait pas grand chose, c'est la volonté du président. Ah Lusakueno! pic.twitter.com/GyCIne8XZg
— Seth Kikuni (@sethkikuni) May 4, 2021
Quelle est la contrepartie ? Si je n'ai pas de téléphone contrefait, je paie pourquoi ? Qui vous a dit que mon téléphone sera volé ? Et même s'il est volé et que je ne vs demande rien, pourquoi payer ? Escroquerie à grande échelle !!!!!
— Grégoire Ngalamulume (@WaTshiebueGreg) May 5, 2021
Mise en place depuis septembre 2020, cette taxe a pour objectif d’optimiser la sécurité et la qualité de service des réseaux mobiles sur le territoire national, de lutter efficacement contre la contrefaçon des appareils mobiles en déconnectant les appareils identifiés comme non-conformes et de combattre le vol des appareils mobiles en bloquant les appareils déclarés volés. Des sources officielles font savoir que l’Etat congolais entend mobiliser 48 millions de dollars à travers cette taxe au courant de cette année. Une partie des fonds collectés devrait financer l’accès gratuit à internet dans les aéroports, les universités et autres espaces publics.
« Innovation à l’escroquerie des Congolais »
Pour l’Observatoire de la Dépense publique (ODEP), cette taxe est une « innovation à l’escroquerie des Congolais ». Dans un communiqué, cette structure de la société civile demande l’audition du ministre des Postes Télécommunications et de la Nouvelle technologie de l’Information et de la Communication à l’assemblée nationale et dénonce l’opacité dans le marché public de cette taxe.
#RDC-Dossier RAM: opacité de marché public, des recettes minorées à 48 millions USD au lieu de 266 millions USD, un projet au contour flou, dont les recettes vont profiter à des réseaux obscurs.
Ci-dessous, ntre communiqué pic.twitter.com/hqtQ4Ce4CL— Odeprdc (@odeprdc) May 4, 2021
La crainte de la société civile
Dans un communiqué publié ce 4 mai et dont copie est parvenue à AFRIK.COM, la Nouvelle société civile Congolaise (NSCC) et les Forces des leaders engagés du Congo (FLEC) ont exprimé leur crainte face aux probables tensions sociales suite à la mise en place de cette taxe. « Craignant des tensions sociales, les organisations signataires du présent communiqué appellent le chef de l’Etat, Felix Tshisekedi, d’annuler la taxe de trop dite de RAM imposée illégalement à la population congolaise sans revenu pouvant lui permettre de vivre comme un citoyen normal », peut-on lire dans ce document.
Au niveau de l’hémicycle national, deux députés ont adressé, le 3 mai, une question orale avec débat au ministre des Postes suite à cette taxe sur le registre des appareils mobiles.